De toutes les adaptations de Stephen King, "Carrie" est celui qui a été le plus adapté à l'écran. Après le premier long-métrage culte de Brian De Palma, est sortie une suite/remake surfant sur le phénomène des teen movies et un autre quelques temps plus tard sous forme de téléfilm toujours inédit en France. Et voilà que sort un nouveau film signé Kimberly Peirce (Boys Don't Cry) et qui a été présenté comme une nouvelle adaptation plutôt qu'un énième remake du film de De Palma, qui contenait alors quelques différences avec le livre.
On espérait donc une vraie réinterprétation du roman épistolaire qui proposait alors un tout autre schéma narratif constitué de témoignages divers entrecoupés d'extraits de journaux relatant les différents évènements surnaturels apparus dans la ville. Malheureusement, Hollywood est un coquin qui s'est encore joué de nous... Carrie: La Vengeance n'est au final qu'un vulgaire remake qui, en dépit de ses effets spéciaux réussis et de quelques changements dans le récit, n'apporte rien de plus au long-métrage de De Palma.
Car remettre les vrais noms de certains personnages et rajouter des détails sur la naissance de Carrie ne suffit pas pour s'autoproclamer "nouvelle adaptation plus fidèle" comme l'équipe du film l'avait proclamé. On aurait donc préféré voir autre chose qu'une refonte inutile bourrée d'effets numériques. Et si Kimberly Peirce arrive sans peine à filmer des problèmes d'adolescentes comme dans une sitcom, instaurer un climat effrayant et un véritable suspense est une autre paire de manche et la réalisatrice échoue en beauté.
Les pouvoirs de Carrie sont dévoilés beaucoup trop tôt dans le récit et font évaporer toute tension jusqu'au final certes bien foutu mais encore une fois loin de la boucherie mémorable du film de 1976. Ainsi, Carrie: La Vengeance devient certes une nouvelle adaptation dans le fond mais un remake esthétiquement clean dans la forme, oubliant de nous flanquer la frousse pour se concentrer sur des effets tocs qui vieilliront très vite.
Reste l'interprétation satisfaisante de Chloë Grace Moretz dans le rôle-titre et celle de Julianne Moore, parfaite en mère fanatique terrifiante du début à la fin, mais dans l'ensemble, le long-métrage s'avère sans conteste inutile et devient par conséquent dispensable, nous forçant à re-regarder le chef-d'œuvre de Brian De Palma qui, lui, n'a pas pris une ride.