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Carrie, le film qui ne méritait pas ce remake

En 1974 sort Carrie, premier roman tâtonnant d'un Stephen King que l'on n'arrêtera plus - jamais. Un roman imparfait mais travaillé, innovant, qui avait l'avantage étonnant à l'époque de mêler horreur et féminisme (ou à minima, regard sur la psychologie féminine poussé et fascinant pour un homme de son âge et un premier essai). En 1976, De Palma l'adapte sur grand écran et en fait un classique qui a mal vieilli mais qui a eu le mérite de saisir l'essence du roman de King.
Moultes boutures par la suite se sont heurtées à ce Damoclès De Palmesque.


Et voilà que s'en vient Kimberley Peirce, réalisatrice engagée et féministe, auteure entre autre de l'ébouriffant, le terrifiant, le terrible Boys Don't Cry. Kimberley se dit "Carrie, c'est une affaire pour moi. Les femmes, la violence, le sang, le pouvoir, l'oppression religieuse, la puissante image de la matrice, l'agression par les hommes, l'agression par les autres femmes, une réécriture dans l'état du monde aujourd'hui". Puis Kimberley se dit "Je vais faire un beau casting, car il le faut. C'est important, j'ai fait trois films dans ma vie, j'y accorde donc de l'importance, et je vais être soigneuse. Chloé Moretz (je tiens un compteur des gens qu'elle flingue au fur et à mesure de ses films et ce n'est pas beau à voir, un jour j'aimerais la voir jouer, tiens, une boulangère pourquoi pas); Julianne Moore (Lauréate de Cannes, Venise et Berlin, qui a travaillé avec Paul Thomas Anderson, Louis Malle, Altman, Spielberg, ou les Coen, tout en jouant Tchékov et Wilde sur les planches MAIS AUSSI qui de temps en temps fait des trucs légers genre Jurassic Park, femme avec une majuscule à Fantastique, solaire, profonde, magnifique, engagée, assumée, bref, la claque de classe); et pour finir Judy Greer (une non-fille de, formée au ballet russe et ancienne serveuse, qui a fait son trou sans rien dire et qui a grimpé les échelons tranquillement mais surement à base de rôles secondaires jusqu'à une solide fan-base, habituée à jouer les douces cinglées mais qui a tellement plus de potentiel)."


Avec le tout, on ne pouvait partir que gagnants.


Et put*** mais qu'est-ce qui s'est donc passé?!
Comme si trop de bons éléments s'annulaient les uns les autres, voilà un film bien creux, décevant, parfois poussé au très grotesque et que j'ai trouvé personnellement visuellement plutôt moche.
C'était donc l'histoire d'une fille qui pète un câble après ses premières règles et décide de mettre le feu à un lycée après avoir bu son seul et unique verre de punch parce que ses camarades sont des enfoirés et que sa mère foldingue fait des crises de mysticisme dans son lit. Et ça s'arrête là. Le reste n'est que remplissage.
Pendant qu'on s'ennuie sec, et les actrices en font trop, comme si elles essayaient de masquer le fait que ce film retrace son prédécesseur.
En tout cas c'est ce que je me suis dit jusqu'à la scène de fin. Et là je me suis dit non.
Juste non.


Mais comme cette fin a été choisie en projection-test parmi 5 différentes, on n'a qu'à dire que c'était bien fait pour les spectateurs. Peut-être, comme par un hasardeux malheur, le panel était-il constitué des fans du téléfilm Canadien?

Sister-Hyde
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le 4 déc. 2016

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Sister-Hyde

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