Almodovar aime une chose dans la vie: les belles choses. Quand elles ne sont pas, il sait les rendre belles. Tout est donc beau - pour de vrai - et surtout ses femmes. Mais aussi ses couleurs, son ambiance, feutrée et délicatement moite, encore ses couleurs, sa pudeur, son recul, sa délicatesse, bref, tout ce qu'il peut toucher.
Julieta était le retour aux portraits de Ses Femmes. Un beau portrait.
Mais peut-être un peu trop lisse, comme une belle image sur un papier glacé, ou une jolie mélodie de piano entendue déjà toute une vie.
Ou peut-être juste que c'est moi. Comme le dit le personnage pour terminer son histoire : "Tant que ça ne nous est pas arrivé à nous, c'est difficile de comprendre".
Un très, très beau cahier des charges rempli au fusain et au pastel. Mais malheureusement, rien qui n'atteigne les tripes - pas cette fois.