Cette soixante-neuvième édition du fameux festival de Cannes nous a largement, et peut-être même immodérément, vendu Julieta comme étant ce qu'on pourrait considérer comme non moins que le grand retour d'Almodóvar dans cette dispendieuse arène que l'on nomme septième art, et, juste après ma séance, je suis bien obligé de reconnaître, au delà de tout ce qu'on a pu entendre dans ce grand bruit, que son nouveau long-métrage est particulièrement réussi. En effet, d'un point de vue formel je n'aurai, je crois, rien à redire. La photographie est diablement travaillée, particulièrement esthétisée, quoique certaines couleurs dans les appartements m'ont semblé légèrement trop criantes, et j'ai eu l'impression d'une maîtrise absolue des plans choisis, tous plus pertinents les uns que les autres ; la scène de sexe dans le train, filmée dans le reflet de la vitre, m'ayant spécialement marquée par son adéquation avec ce qu'on peut attendre d'une histoire tendre et charnelle, évitant clairement de se faire licencieuse et donc brillante car tout en sobriété. Outre cela, les amoureux du cinéaste espagnol se satisferont certainement d'y retrouver des thématiques chères à leur réalisateur : un amour tragique et une quête maternelle désespérée sont ainsi au centre de ce beau drame. C'est en effet une histoire à la hauteur de Todo sobre mi madre qu'il a décidé de nous conter là, tout en douceur, tout en tendresse, avec des éclairs scénaristiques qui ne laisseront pas beaucoup de marbre. Une merveilleuse histoire en somme et qui plus est splendidement narrée, adoptant une structure narrative non linéaire qui peut parfois sembler risquée mais qu'Almodóvar a subtilement gérée. Enfin, à tout cela s'ajoute une mélodieuse Bande Originale qui – harmonieuse, suave et charmante – m'a transporté dans ce récit qui, je l'espère, plaira au plus grand nombre et, après tout, cela semble bien parti.
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