S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher à « Cars 2 », c'est son animation. Encore plus belle que le premier volet, John Lasseter se surpasse sur la question et nous offre un festival de couleurs incroyables, sans parler d'une fluidité et d'une richesse de détails absolument indescriptibles. Oui mais voilà : si cette suite est une réussite totale sur la forme, elle l'est infiniment moins sur le fond. Déjà que « Toy Story 3 » montrait à mon sens un léger déclin de l'inventivité sans fin de Pixar, celui-ci se confirme ici, et on espère de tout cœur que « Brave » va remettre de l'ordre dans tout cela sous peine de désintérêt inévitable. Car que raconte « Cars 2 » ? Une banale histoire d'espionnage industriel, où l'on se balade à quatre coins du monde pour participer aux plus prestigieuses courses, le tout avec des caricatures en veux-tu en voilà (l'arrivée de Flash en Italie est à ce titre un grand moment où même le cuistot de « La Belle et le Clochard » passerait pour une représentation rigoureuse de l'Italie actuelle) et un humour beaucoup moins subtil qu'à l'accoutumée chez les studios à la lampe. Ce n'est pas désagréable, comporte quelques personnages amusants (notamment Finn McMissile, que Michael Caine double avec beaucoup de flegme), mais c'est peu, le choix de faire de Martin la dépanneuse quasiment le héros du film s'avérant une fausse bonne idée. Un spectacle à réserver surtout aux enfants (ce que Pixar avait pourtant toujours réussi à éviter jusque-là), une des déceptions de 2011.