Maitre du circuit, star adulée de toutes les voitures bien huilées, rien ne résiste à Flash McQueen qui avale l’asphalte jour après jour le moteur rempli de confiance et la concurrence à peine visible dans le rétroviseur. Enfin ça c’était avant. D’un coup le vent du changement le rattrape et viens le frapper de plein fouet dans le pare choc. D’un coup oui car Cars est une franchise qui va vite.
Résultat on se retrouve avec un Flash dépassé par les évènements, en panne d’idée, incapable de se renouveler, de retrouver son isolante confiance et sa créativité d’antan. L’allégorie Pixarienne est bien trop belle pour être anodine. Le studio à la lampe autrefois vendeur de rêves et d’émotions, désormais vendeur de jouets et d’histoires en kit préfabriqué. Marketing oblige soyons d’ailleurs rassuré de retrouver un Flash flambant neuf sans la moindre trace d’usure. Une voiture cabossée ou ne serais ce que poussiéreuse c’est tout de suite une perte de valeur, le choix est logique. Cela crée quand même un décalage assez absurde quand tous les protagonistes s’adressent à lui comme à une vielle épave en lui plaçant au passage toutes les blagues clichées sur les séniors que l’on pourrait imaginer. L’exploitation de licence est un métier difficile qui n’a que peu de temps à consacrer à la cohérence des mondes qu’elle détruit.
Malgré tout, Flash persiste à vouloir continuer de courir en fonçant tête baissée sûr de pouvoir retrouver sa vitesse de croisière. C’est en vérité peine perdue, même à 215km/h on ne rattrape pas son passé. Changement de stratégie donc, la nostalgie comme nouveau mot d’ordre. Flash sur les traces de son mentor en recherche de nouvelles perspectives, Pixar en road trip dans son glorieux passé pour chercher son étincelle perdue au milieu du désert. L’occasion de sortir ce bon vieux Doc Hudson du garage dans lequel il était resté enfermer durant le deuxième épisode. Ce qui a au moins le mérite de remettre cette imbécile de dépanneuse à sa place et rendre le stationnement des adultes un peu plus confortable.
Insuffisant néanmoins pour se satisfaire du niveau d’écriture. Les thématiques bien que potentiellement valables sont traitées sans panache, les nouveaux personnages ont autant d’intérêt qu’un dictionnaire dans la vitrine d’un Toys’R’us. Et ce n’est pas ce twist aussi improbable qu’impromptu qui viendra dire le contraire. Sur la ligne d’arrivée peu de personnes attendaient encore, la route a été longue, bien trop longue. Mais regarder derrière soi n’a plus d’intérêt, tournons-nous vers l’avenir, et espérons que les autres coureurs sauront s’arrêter avant que les voyants ne passent au rouge.