La trilogie « Cars » ne m’emballe pas du tout, et je n’aime pas le contexte de l’univers automobile avec personnification, je m’en explique : la personnification consiste à attribuer des propriétés humaines à une chose qui ne l’est pas. Lorsqu’il s’agit d’animaux, on peut aisément s’identifier à eux, grâce à des modèles inconscients, un lion incarnera la force et le pouvoir, un mouton, un être faible et vulnérable (par exemple), et cela fonctionne très bien. La personnification marche aussi avec les objets inanimés, tels que les jouets (Toy Story). Ces objets incarnent nos projections d’enfance, avec toute la magie que cela implique, et surtout, ils sont souvent très représentatifs. Mais lorsque la figure de style aborde les véhicules automobiles, on bascule dans une autre dimension, et cela m’évoque ces personnes qui vouent un culte à leur caisse et leur discerne même parfois un prénom, je n’irais pas jusqu’à parler de mécanophilie, mais la personnification des automobiles est un concept que je trouve vraiment absurde. Je me demande pourquoi ça me gêne tellement, et en y réfléchissant je comprends que le film m'oblige à m’identifier à une Porsche ou une Ferrari… et l’idée (même après trois volets) me parait toujours aussi ridicule.
Ce troisième volet reprend les codes du premier film, avec une histoire logique et parfois très convenue. Après avoir été au sommet de sa gloire, Flash McQueen est dépassé par la nouvelle ère des bolides de course.
L’animation est époustouflante. C’est le véritable point fort de l’œuvre. On aurait presque l’impression d’assister à de véritables courses, tant la technique est maitrisée. Une véritable prouesse. Les personnages sont encore une fois particulièrement bien définis (pour des voitures affublées d’yeux à la place du pare-brise).
L’action et l’intensité sont au rendez-vous. Heureusement, Martin tente de se faire oublier, il avait déjà brulé tout son potentiel dans le film précédent, donc c’est tant mieux. Je me félicite que l’histoire ne se soit pas aventuré sur le terrain de la filiation avec une éventuelle progéniture de McQueen, là ça aurait été vraiment trop bizarre (t’imagines une voiture qui donne naissance !).
En ce qui concerne les défauts, la magie n’opère toujours pas pour moi. L’intrigue du film repose sur une base trop conventionnelle, et on a une désagréable impression de déjà-vu.
Je tiens à pointer du doigt le doublage français, ou plutôt la performance de Guillaume Canet (Flash), que je trouve particulièrement mauvaise. Son jeu manque d'intensité, par moment on a même le sentiment d'un travail bâclé. En aurait-il assez de faire mumuse avec ces petites voitures?
Quoi qu’il en soit, l’œuvre se visionne avec un grand plaisir et fait fi de ses défauts grâce à ces nombreuses qualités techniques. En ce qui me concerne, je considère cette série de films comme la plus mauvaise du catalogue Pixar, en dépit de son audace, et je serais ravie que la page « Cars » se tourne une bonne fois pour toutes (je ne serais pas aussi indulgent s’il venait à y avoir un quatrième film, et j’aurais beaucoup de difficulté à ne pas considérer un tel projet comme mercantile, tant le potentiel de cette saga est usé jusque-là corde).
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