Jours de tonnerre

Ce septième long-métrage d'animation des studios Pixar, réalisé par John Lasseter et Joe Ranft et sorti en 2006, n'est pas mal du tout ! Vu il y a bien longtemps, je n'en avais que de vagues souvenirs, même si je me rappelais de la trame principale, et ce film opère aujourd'hui, pour moi, en quelques sortes en tant que madeleine de Proust. En le revisionnant, j'ai en effet beaucoup apprécié de retomber en enfance et de ressentir les mêmes émotions que j'avais ressenti lorsque je l'ai vu au cinéma, plus jeune. C'est donc ici l'histoire d'une voiture de course qui atterrit dans un patelin perdu sur la route 66. Ayant causé des dégâts, il doit réparer la route et va se lier d'amitié avec les habitants. Bon voilà, la réelle originalité du film réside dans le fait que les personnages principaux soient des voitures et que tout soit adapté à leur besoin. Car en dehors de cela, l'histoire reste très classique et manichéenne. Nous sommes en effet dans le schéma classique du parcours initiatique de l'artiste arrogant, vivant dans sa bulle. Il va évidemment finalement arriver à apprécier les autres personnages, qu'il considérait au début de l'histoire comme étant des ploucs. Par ailleurs, il est intéressant de remarquer que le film est très stéréotypé de par ses personnages. La personnalité des voitures est inspirée des personnes que l'on associe, dans l'inconscient collectif, à certaines voitures. Par exemple, le plouc est associé au vieux tacot, la belle fille à la Porsche, les journalistes à des voitures américaines classiques, le hippie au combi Volkswagen, la mère de Strip à la voiture familiale etc. Bien entendu, je ne considère pas ces stéréotypes comme des défauts, je les trouve au contraire plutôt rigolo et ils sont, de manière assez subtile, assez parlant vis-à-vis de la représentation de notre société. En dehors de ça, j'ai trouvé l'animation excellente, le film à quinze ans mais il n'a pourtant pas pris une ride ! "Cars" est donc un film sympathique mais Pixar nous aura tout de même habitué à des histoires plus travaillées.