Carte des sons de Tokyo par Jean Dorel
On sent très bien que l'inspiration d'Isabel Coixet est Wong Kar-wai, période glamour et Lost in translation bien entendu. Ses plans sont toujours surcadrés et élégants mais tout sonne terriblement faux. La cinéaste est autant à côté de la plaque que l'était d'ailleurs Wong Kar-wai dans son kitschissime My blueberry nights. Carte des sons de Tokyo se veut un film éminemment sensuel où l'ouïe (les sons de la ville exhaussés par le design sonore, l'un des rares aspects réussis), le goût et l'odorat (le vin rouge et les restaurants), la vue (un déluge de couleurs) sont mis en œuvre pour le plaisir du spectateur. Quant au toucher, il est présent dans les scènes d'amour entre Ryu et David qui se voudraient sensuelles mais qui laissent froid, comme à peu près tout le reste du film. A vrai dire, au bout d'une heure on se moque totalement de savoir comment va se terminer cette histoire entre une tueuse et sa proie. Il n'est guère étonnant que le film ait mis si longtemps à sortir.