Elle a bien grandi Anne Hathaway depuis Le Diable s'habille en Prada (dix ans déjà). Elle était la nouvelle assistante de la patronne tyrannique mais géniale. Maintenant, c'est elle le boss débordée à qui on assigne un nouveau stagiaire. Son personnage de Jules (oui, un prénom féminin) travaille aussi dans la mode, non pas comme Meryl Streep en tant que critique de mode, mais en tant que créatrice. Mariée et mère d'une fillette, elle mène les rênes de sa boite tambour battant, jonglant entre deux téléphones et trente rendez-vous. En dix ans, les mœurs entrepreneuriaux ont tellement évolué aux Etats-Unis, semble nous confier la cinéaste Nancy Meyers, que désormais le business peut être cool, les patrons gentils avec les employés, les produits exceptionnels et les clients satisfaits ou remboursés. A partir du moment où le film réussit à nous faire avaler cette utopie d'un capitalisme heureux, on peut croire tout le reste.
Robert De Niro est donc ce nouveau stagiaire, 70 ans, veuf et à la retraite, ayant travaillé 40 ans dans la fabrication d'annuaires, comme il se décrit lui-même. Il s'ennuie et parce qu'il veut continuer à être heureux, il veut trouver un boulot. L'acteur joue sans remuer le moindre sourcil, tout juste offre-t-il son habituelle moue faciale. Bref, Robert De Niro est sobre. Le film frustre le spectateur dans l'absence de développement de ses personnages secondaires. Fiona (René Russo) qui prodigue des massages dans la boîte, Becky la secrétaire débordée, Cameron le partenaire commercial (seul personnage sans vie sexuelle), Matt l'époux volage de Jules et surtout Jason, Davis et Lewis les trois geeks qui entourent Robert De Niro, personnages un peu losers mais rigolos que le retraité va aider à devenir adultes. A vrai dire, faire une série humoristique dans le genre de The Mindy Project aurait été une bien meilleure idée.
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