Attention : spoilers !
Bon, le début est un peu cliché, mais il y a là matière à mettre les acteurs dans des positions difficiles et à leur offrir des performances dignes de leur carrure. Mais non, ça serait trop beau. On commence avec une scène suave où Fassbender discute avec sa copine, à savoir Cruz. Lui palpant l’entrejambe, il lâche « Oh, mais tu es trempée ! » avant de lui brouter la moule, et cela jusqu’à ce qu’elle jouisse. Et le titre n’est même pas encore apparu que déjà, je suis au bord du malaise. Ridley Scott, monsieur Gladiator, le génie qui a réalisé Hannibal, fait dans le porno pour bourgeoise… Bon, allez, c’est une faute de goût, ça va commencer. Et voilà que Bardem se met à parler des performances sexuelles de sa femme, Cameron Diaz, qui baise jambe écartées le pare brise de sa voiture. Fassbender et Pitt comparent leur queue autour d’une Heineken (putain, Ridley ne soigne même pas les boissons qu’ils consomment…), Diaz et Cruz parlent de leurs performances au lit, Diaz va raconter des trucs salaces au prêtre du coin… Et on attend que le film commence, on attend… Et on attend encore… Alors que le détournement du convoi de drogue a eu lieu depuis plusieurs jours, les mexicains se sortent enfin les doigts du cul pour aller kidnapper Cruz. Ah ben quand même ! Bon, il s’est passé une heure vingt, mais aller, ça démarre. Sauf que non. Elle meurt comme une merde, Fassbender chiale, fin. Heu… Quoi ? C’est tout ? Ben ouais c’est tout ! T’es pas content, connard ? Ils sont tous là ceux du générique pourtant. Et ils jouent bien. Ouais, et les musiques sont cools. Et la photographie est jolie. En fait, le film ne peut justifier son existence que pour une seule scène de moins d’une minute : la mise à mort d'une des stars la plus gore de sa filmographie. Séquence dégueulasse et vraiment à la hauteur. En dehors de cela, le scénario consiste en un néant vague (aucun potentiel divertissant vu la mollesse de la mise en scène), l’absence du moindre effort d’originalité terrasse, et voir LE grand Ridley qui truffe ses dialogues d’anecdotes sexuelles dignes d’un Le cœur a ses raisons (le charisme sexuel magnétique de Fassbender de Shame est ici complètement inexistant, en revanche, quand il s’agit de parler fellation, ça y va…). Ouais, Ridley voulait sans doute faire le lien entre le sexe et l’excitation de l’illégalité, aphrodisiaque bien connu. Dans ce cas, il aurait dû montrer Bardem en train d’enculer Pitt et Cameron Diaz sodomiser Fassbender avec un gode ceinture. Là au moins, on en aurait eu pour notre fric. Ridley, à quand le remake d’Amour, Gloire et Beauté ?