Mickey au pays de la drogue
Mais qui l'a tué lui ? Mais pourquoi elle a fait ça elle aussi ? Et puis mais on comprends rien ! Mais au pire ON S'EN FOUT. Ok le scenario est parfois incomprehensible mais c'est pas ça l'important.
Ridley Scott prend souvent le parti pris de chosir un contexte, une idée, un morceau d'histoire et de rentrer à fond dedans, pour en faire un film emprunt d'une réalité frappante. Dans Alien comme dans Blade Runner, il rend crédible l'univers qu'il construit dans chaque détail, dans chaque parole. Le vaisseau d'Alien est imprsessionant de vraissemblance, l'engin spatial immaculé et canonique fait place à une architecture squelettique archi complexe et fascinante. Blade Runner met en scène la cohabitation entre des humains et des androides de telle manière qu'on y croit, de telle sorte qu'à la fin du film et de retour à la réalité on en est encore à se demander si la personne assise à coté de nous ou si nous même sommes véritablement humains et non pas des androides à la mémoire effacée...
Ici c'est pareil, il rend compte de la violence, de l'attrocité et de l'impunité d'un monde à la frontière du Mexique à la manière d'un film noir moderne et presque de maniere documentaire, en s'appuyant sur la puissace du jeu d'acteur d'un casting qui trou plutot le q et de dialogues profondemment justes et ancrés de vérité.
Il montre une réalité emplie d'horreur et de monstruosité, mais ouvre aussi une voie vers la tolérance, vers la compréhension et la complexité de personnages qui sont avant tout des êtres humains ayant une histoire et un passé qui pourraient en dire long sur leur situation actuelle.
La sauvagerie de Malkina, cette femme à l'apparence bestiale jusqu'à ses tatouages et son maquillage de félin, peut-elle etre appréhendée ? Même si c'est assez rapide la scène au confessional nous en dit long sur ce personnage et nous rapelle que rien n'est gratuit, qu'il y a des raisons là où d'un point de vue externe on peut ne pas en voir, et que les personnages sont plus que de simples pions ou organisateurs, ce que l'on peut avoir tendance à oublier dans un film au sujet aussi brutal et inhumain. Mais le scénariste n'insiste pas dessus, on ne nous balance pas au début du film une scène dramatique sur l'enfance du personnage et on évite le "Et vas-y que je te rajoute une couche de tragique, et si t'avais pas bien compris et comme je te prends bien pour un con en voilà encore une, allez tiens c'est bien lourd là c'est bon t'aimes ça !" c'est bref, c'est une simple allusion et ça reste subtil, comme la réalité.
À contrario de ce qu'ont pu penser certains vis à vis de ce qui était affiché par la bande d'annonce ou le gros casting, on est bien loin du blockbuster américain mettant en scène le héros et les méchants autour d'un scénario ressassé et baclé sur trois idées fraichement repiquées du film ou du bouquin de Jean de la Mourpiole, ok j'exagère et alors, après beh c'est sur yen a ils sont aps contents..!
Mention spéciale aux deux gros chatons : bisous sur vos fesses.