J'avais volontairement revu le film de Philippe de Broca quelques jours auparavant afin de comparer. Verdict : il n'y a pas photo, malgré une heure de plus pour cette version télévisuelle. Ce qui s'explique assez facilement : ce n'est pas du tout la même histoire, simplement le même personnage. Pourtant, j'ai d'abord été séduit, notamment grâce à une première partie d'assez bonne facture. On est loin du brio de 1962, mais Henri Helman, auteur du très réussi « Lagardère », fait preuve d'application pour emballer son produit, le rythme plutôt soutenu et le contexte historique, bien que traité de façon assez manichéenne (mais pas totalement), est suffisamment intéressant pour que l'on prenne un certain plaisir à suivre ces aventures.
C'est vraiment dans la seconde heure et demie que les choses se gâtent : on nous impose une romance aussi prévisible qu'improbable, l'intérêt pour le récit dans son ensemble partant quelque peu en vrille. Cela devient limite n'importe quoi tant tout paraît facile et l'État incompétent face à la situation (ça vous rappelle quelque chose de couleur jaune?). Dommage, car ces manipulations politiques auraient pu donner quelque chose d'intéressant plutôt que ces rebondissements faciles. Le comble est atteint lors du dénouement, totalement contradictoire avec ce qui avait pu être construit jusque-là, pas loin de la faute professionnelle
(« oh mais le public aime les happy end, il sera content ! » Et bien pas moi).
Pour le reste, il y a quand même de beaux moyens pour une production française, notamment dans les décors et surtout les costumes. On regrette toutefois que contrairement à son prédécesseur, le téléfilm ne propose réellement aucune scène marquante
(allez, la mort de Diane, éventuellement),
que ce soit dans les événements et surtout les personnages, aucun ne se démarquant réellement : ils sont presque tous banals, François Levantal et la sublime Gwendoline Hamon faisant figure d'exception. Quant à Frédéric Diefenthal, sans démériter, ce n'est clairement pas Jean-Paul Belmondo (et pourtant je ne suis pas inconditionnel de ce dernier). Bref, sans démériter totalement, ce « Cartouche » 2009 a beaucoup de mal à tenir la distance et restera clairement dans l'ombre de son modèle.