Des campeurs découvrent des vidéos amateurs dans une vieille bâtisse. Ils découvriront que les meurtres qui y sont filmés sont bien réels, et qu’ils sont les prochains à y passer.
Petite production horrifique, louchant fortement sur Massacre à la tronçonneuse, Carver ne mise ni sur son scénario, ni sur ses acteurs, mais bien sur la forme. Principalement sur sa photographie, sur le grain de l’image.
Et c’est assez réussi. Le film propose les toilettes parmi les plus sales que j’ai pu voir, félicitations, grâce à un sordide soin dans les décors et sur le rendu de l’image.
Mais à trop abuser de l’absence de lumière, Carver est aussi l’un des plus films les plus difficiles à regarder de mon expérience. Au sens visuel. Si regarder un film horrifique suppose déjà de le voir dans le noir, Carver nous demanderait presque de modifier les paramètres de luminosité de l’écran, de fermer les volets, d’attendre une nuit sans lune, et d’aller éteindre les lampadaires de la rue qui pourraient éclairer la pièce. Carver veut qu'on n'y voit rien.
Alors oui, il y a quelques belles images, de jolis plans avec des effets d’ombre, à se dire « oh c’est joli ça ». Et d’autres, trop nombreuses, où on ne comprend rien, où on ne perçoit pas ce qui se passe. L’une des révélations du film ne fonctionne pas, car il est impossible de la percevoir auparavant, de la voir venir. Il aurait fallu comparer, et c’est impossible, tellement, le plus souvent, on ne voit rien.
C’est d’autant plus mal venu que le film ne cherche pas à être dans la suggestion de son horreur, puisqu’il est au contraire très démonstratif. Le film peut être malsain, il vire parfois à la torture, avec un acharnement sur les pauvres victimes parfois trop appuyé. Après tout, le tueur n’est rien d’autre qu’un gros bœuf, un maniaque sadique. Une scène l’illustre bien, l’éclatement de testicule en gros plan. C’est encore la scène la plus intéressante, il faut bien reconnaître son originalité.
Malgré un certain voyeurisme dans la souffrance, Carver reste assez banal, l’histoire est vue et revue, les personnages aussi. Ce qui le distingue, c’est qu’on n’y voit pas grand-chose, ce qui est tout de même un signe distinctif assez peu facile à porter. Et si parfois ça peut fonctionner, le plus souvent on se dit que ce n’est qu’un cache misère, employé à grosses tartines pour masquer les faiblesses du film.