Oued Side Story
Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale, l'Europe se déchire. À Casablanca existe un lieu où Dieu lui-même n'est plus que spectateur. Les âmes égarées, fuyant les bruits de bottes du cancer...
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le 28 mai 2014
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Bogey, sa gueule toujours un peu triste, son regard sombre, sa voix nasillarde reconnaissable entre toutes, son personnage de privé désabusé et sûr de lui, clope au bec et verre à la main, pour moi c'était ça, alors le découvrir sanglé dans une veste de smoking blanche et classe, le coeur en bandoulière après un chagrin d'amour, traînant sa peine comme un boulet, j'avoue que ce fut la surprise, une belle surprise!
On est en 1941 : dans le bar américain de Casablanca une foule cosmopolite et bigarrée se presse et les trafics vont bon train : réfugiés en mal de visas ayant fui le joug hitlérien, dont le seul but est de rejoindre les Etats Unis la terre promise, petits truands spéculant sur cet espoir, prêts à tout pour se faire de l'argent, nazis arrogants et pleins de morgue ou encore la police locale de Vichy en la personne de son chef, excellent Claude Rains, censé prêter main forte au major Strasser dans son enquête sur le meurtre de deux de ses hommes.
Rick , maître des lieux impassible voire dédaigneux, passe indifférent à tout semble-t-il, perdu dans ses pensées, isolé dans son monde intérieur dont nul ne peut le distraire, regardant d'un oeil morne la belle qui brûle d'amour pour lui et se soûle au bar, espérant attirer son attention et ne suscitant chez lui qu'une pitié condescendante.
Mais un soir ELLE entre, escortée d'un bel homme au regard droit, son mari, chef des résistants, évadé d'un camp de concentration, porteur d'espoir, symbole de liberté...
Tout un pan du passé refait surface : Paris deux ans auparavant, la rencontre, l'amour fou, l'attente sur le quai d'une gare où elle ne viendra pas et le désespoir qui s'insinue, terrible, doublé d'une douleur qui ne le quittera plus.
Ingrid Bergman capeline et tailleur blanc, élégante silhouette aux formes à peine esquissées nous offre la pureté d'un visage dont le regard presque toujours embué de larmes, symbole du dilemme qui l'étreint, reste pour nous synonyme de mystère.
Elle aime, partagée entre deux hommes, nostalgique de l'un, reconnaissante à l'autre, et l'ultime rencontre avec Rick, le dernier baiser qu'ils échangeront scelle à jamais le destin de ces trois êtres.
La femme , une fois encore avenir de l'homme, capable de lui rendre par sa confession, dignité, espoir et goût du sacrifice.
Une oeuvre belle et romantique, émouvante et intemporelle, sur la musique au doux parfum de mélancolie : as time goes by.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Baisers de cinéma légers, amoureux, sensuels ou osés, ceux qui m'ont troublée, émue, éblouie ou chamboulée dans des scènes plus ou moins mythiques qui m'ont donné envie de traverser l'écran, Il était une fois les années 1940 au cinéma..., Si Paris m'était conté..., Scènes de mes rêves à jamais... et La guerre ou quand l'horreur devient presque "belle"
Créée
le 8 mars 2012
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