Du grand n'importe quoi au niveau historique, mais dans lequel on fonce gaiment en compagnie de Lasse Hallström et d'Alexandre Desplat (à la musique, comme toujours somptueuse). Casanova est avant toute chose visuellement beau (costumes et décors vénitiens) et à l'intrigue romantique (quitte à s'enliser parfois dans les bons sentiments...), avec un Heath Ledger tout en charisme et sensualité (un rôle qui lui va comme un gant). L'action ne manque pas, les courses-poursuites sont assez bien menées, et l'humour fait très souvent mouche (on a bien ri, on l'avoue). Mais les effets spéciaux sont parfois un peu justes pour un film de 2005 (notamment la montgolfière), les anachronismes ne manquent pas (les feux d'artifice, la montgolfière... en 1753 cela fait un peu tache), et les facilités énormes s'enchaînent à la fin (très fleur bleue et happy-end). Ne parlons pas également des combats en duel sous la bénédiction du religieux, alors que le procédé était formellement interdit par L’Église... Au lieu de l'échappatoire rocambolesque final, on aurait pu raconter les réelles évasions drôlatiques (et véridiques) de Casanova : une première évasion ratée avec un trou percé au-dessus de la Chambre des Doges (un invité malencontreux en pleine réunion...) et enfin son évasion réussie avec un plat de gratin (si, si !)... Il y avait tellement d'histoires étonnantes sur ce célèbre personnage, il est dommage d'avoir voulu en inventer, surtout de moins bonnes... Voilà pour les défauts récurrents de ce film, mais force est de constater que, malgré les bons sentiments et les soucis de véracité, on prend plaisir à suivre les déboires amoureux de ce charmant Casanova. On sent que Ledger et Hallström s'amusent avec ce personnage décadent, et le côté fun du film est assez communicatif, on finit par être très conciliant avec ses défauts. A l'image de son personnage, Casanova nous a si bien dragué avec son esbroufe qu'on a succombé.