Une comédie burlesque et affreusement kitch, plombée par un humour lourdingue et consternant.

Après avoir été anobli, Sir James Bond prend une retraite bien méritée dans son château d'Ecosse où il voit débarquer à l’improviste quatre responsables des plus grands services de renseignements. Ces derniers tentent comme ils peuvent de le convaincre de reprendre du service car une terrible menace pèse sur le monde…

Remettons-nous dans le contexte. En 1954, une première adaptation du roman éponyme de Ian Fleming voit le jour, elle est américaine et il s’agit d’un téléfilm de 50min. Début des années 60, Harry Saltzman & Albert R. Broccoli produisent leur premier James Bond, qui sera suivi d’une longue lignée. Eon Productions ne possédaient pas les droits d’adaptation du roman éponyme de Ian Fleming, raison pour laquelle Casino Royale (1967) n’a absolument rien à voir, ni de près ni de loin avec la saga officielle et s’éloigne clairement du roman d’origine. Il faudra attendre 2006 pour qu’EON Productions puissent acquérir les droits et nous livrer leur propre version, bien plus fidèle à l’œuvre de Fleming.

Cette seconde adaptation détonne et pour cause, il s’agit d’une comédie d’espionnage (parodique), reprenant certains codes de l’univers bondien. Une comédie burlesque et affreusement kitch, qui semble avoir vu le jour dans la douleur, à en voir le nombre ahurissant de scénaristes qui ont participé à l’écriture, sans parler des six réalisateurs qui se sont succédé. On comprend mieux pourquoi on a affaire à un script sans queue-ni-tête (aucune structure narrative ou linéaire) à travers lequel bien souvent, on n’y comprend rien. Plus de 130min où l’on suit les aventures délirantes et abracadabrantes de James Bond, à travers d’innombrables séquences inutiles (celle en Irlande au début du film en est le parfait exemple) et d’autres qui ne servent qu’à faire du remplissage.

Un humour lourdingue et consternant, des décors abjectes au cœur d’un univers kitch où plus le temps passe, plus le film se perd en circonvolutions inutiles au grès d’une B.O. répétitive et agaçante. C’est d’autant plus regrettable que le casting était sympathique (Peter Sellers, David Niven, Orson Welles & Ursula Andress), mais le résultat ressemble plus à une fête entre potes à laquelle on se serait incrusté sans y avoir été invité, résultat on se sent mis de côté, n’adhérant jamais à leur humour.

(critique rédigée en 2009, réactualisée en 2022)

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le 27 juil. 2022

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