Alors que la Tite Fleur s’est lancée dans un cycle James Bond forcément long, j’en profite pour me greffer ponctuellement au projet et regarder les quelques-uns que je n’avais pas encore vus ou dont je ne me souviens plus du tout. Ainsi, nous sommes en 1967 et le cycle fait un pas de côté en sortant de la filmographie officielle avec cette bizarrerie née d’une carabistouille de droits d’exploitation de l’œuvre de Ian Fleming.


James Bond est à la retraite. C’est un noble qui coule des jours heureux dans son château à jouer du piano loin du monde. Mais le monde libre a besoin de lui. Pif paf pouf, Bond se retrouve chef du MI6 et missionne un gusse pour jouer son rôle de Bond et arrêter une organisation qui tue les agents britanniques trop sensibles aux charmes féminins.


Si le pitch n’a pas grand sens, sachez que son développement sur deux heures n’en a pas beaucoup plus. J’avoue que je ne m’attendais pas à cette parodie. La production chaotique du film a causé d’innombrables modifications du scénario (qui ne devait pas être une comédie) et la mésentente entre les uns et les autres a mené à la disparition pure et simple de certaines scènes. On comprend mieux l’aspect décousu de tout ça. Alors non, en tant que Bond, on ne peut conseiller ce film. En tant que comédie, peut-être. Ne goûtant que peu l’humour de Sellers, je n’y ai personnellement pas trouvé mon compte. Ceci étant dit, tout n’est pas à jeter et la fortune qu’a coûté ce film n’a pas toujours été mal employée. Ainsi, on aimera l’esthétique travaillée de l’ensemble avec des décors et des costumes mettant parfaitement à l’honneur le design des swinging sixties. On appréciera aussi la musique délicieusement vintage. Certaines scènes sont de vraies réussites comiques car elles parviennent à s’extraire de cette intrigue tordue pour proposer un numéro gratuit de drôlerie, surtout celles avec Niven. Pour autant, on trouve le temps long et plus ça va, moins on porte d’intérêt à l’histoire qu’on nous raconte.


En bref, un bond hors-série, hors des clous, hors de contrôle. Pas indispensable, il faut savoir à quoi s’attendre pour apprécier. Moi qui n’avais jamais vraiment compris les références dans Austin Powers, l’explication est dans ce film. J’en suis fort aise, mais ça ne changera pas ma vie.


>>> La scène qu’on retiendra ? L’absurdité de la scène de ball-trap mortel est probablement ce que je préfère.

Konika0
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Konika0 - Vus ou revus en 2025

Créée

le 15 avr. 2025

Critique lue 4 fois

Konika0

Écrit par

Critique lue 4 fois

D'autres avis sur Casino Royale

Casino Royale
Docteur_Jivago
4

Joyeux Bordel

Grâce, ou non, à une histoire de droit, il est possible de produire un James Bond sans passer par la société EON et la famille Broccoli, et cela porte sur Opération Tonnerre et Casino Royale, ce...

le 29 oct. 2014

39 j'aime

44

Casino Royale
Garcia
7

Critique de Casino Royale par Garcia

Casino Royale est une comédie assez drôle mais inégale. Assez foutraque, parmis l'avalanche de gags, blagues et comiques de situations, tous n'ont pas le même succès, mais cette parodie des romans de...

le 6 déc. 2010

16 j'aime

Casino Royale
guyness
5

Les archives James Bond, dossier 4 bis: Royal au bar

Quotient James Bondien: 5,08 (décomposé comme suit:) BO: 7/10 Une B.O. qui non seulement vaut presque à elle seule le visionnage du film, mais qui réussit en plus l'exploit de faire se demander à son...

le 19 juin 2022

14 j'aime

5

Du même critique

Calmos
Konika0
7

Barbmos

Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...

le 5 août 2023

6 j'aime

2

Bowling Saturne
Konika0
2

Commissaire Moulin contre les chasseurs masculinistes

Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...

le 21 mai 2023

6 j'aime

L'Antre de la folie
Konika0
7

Un autre Carpenter

D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...

le 11 sept. 2021

5 j'aime