Cassadaga est une petite série B qui s’apprête à sortir dans l’anonymat, un DTV en puissance. Il s’agit pourtant du nouveau long métrage du réalisateur de Terreur : Anthony Diblasi. Une histoire apparemment casse gueule, mais qui parvient à ménager quelques moments de malaises, notamment avec l’intervention régulière d’un serial killer dans le film. Mêlant Ghost story et enquête d’une institutrice sur l’identité d’un psychopathe sévissant dans la région depuis quelques temps, le film relève de la correcte série B, techniquement bien emballée et parfois efficace, sans pour autant dépasser son prédécesseur.
L’introduction m’a fait naturellement penser à tout un pan de la série B horrorifique, puisque le film commence avec un élément déclencheur pendant l’enfance du psychopathe. Ce dernier, habillé en fille, joue avec une poupée avant que sa maman ne débarque dans la pièce pour lui arracher sa robe et la découper en morceau avec une paire de ciseaux. Ce dernier, désemparé, s’émascule. Et paf ! Le sadique à la TRONCONNEUSE !!! On est en plein dans la série B, on est fixé maintenant ! Mais c’est une série B pas mal foutue, au contraire. Techniquement, la qualité est irréprochable, la musique accompagne bien l’histoire, l’éclairage est soigneusement dosé… Il y a une équipe technique très compétente. Pour ce qui est des acteurs, le niveau est assuré : chacun réussit à peu près à s’en sortir, et le casting réunissant quelques gueules (je pense au vieil homme défiguré), tout le monde s’en sort plutôt bien. Le reproche principal qu’on fera au film, c’est de diluer un poil son intrigue avec des conversations qui s’allongent parfois un peu, ou de se reposer sur des effets classiques des concepts de ghost story ou d’enquête menée par un citoyen lambda. Ainsi, on aura donc des jump scare régulier avec le fantôme et quelques fausses pistes sur l’identité du tueur (je pense surtout à la fouille illégale d’une maison, et bien sûr le proprio se ramène quand notre institutrice est à l’étage…). Du menu frottin par ci par là, mais jamais complètement indigeste. De ce film, on retiendra surtout le serial killer, dont les fantasmes déviants consisteront à transformer ses victimes en marionnettes (en leur tronçonnant les membres au niveau des articulations pour y greffer des articulations de marionnettes). Ce qui nous gratifiera de quelques scènes où des victimes troncs sont manipulées par le psychopathe tirant des ficelles reliées aux membres. Si l’idée est barrée, le résultat, impressionnant, demeure un peu sous exploité. Le divertissement se donne un air un peu méchant, mais il n’ira jamais vraiment plus loin que ce concept graphique. Un peu léger pour crier au génie, donc mais exécuté avec suffisamment de conviction pour justifier le visionnage de la bête.