" Casse-tête chinois ", 3ème volet de la saga ayant commencé avec " L'auberge Espagnole " fait parti de ces films dont j'ignorai l’existence mais qui, une fois que j'ai su qu'il existait, m'a fait arrêter tout ce que je faisais pour le voir le plus vite possible.
En effet, j'avais beaucoup apprécié les deux premiers chapitres de l'histoire qui réussissaient la prouesse de me faire aimer l'Europe dans le projet. ( J'ai beau être d'un père Irlandais et d'une mère Catalane, le tout en étant né à Paris, le projet U.E....gloups... je m'égare, la politique n'étant pas ici le sujet. )
Seulement voila, " Casse-tête chinois " n'a obtenu qu'un minable 2 lors de ma notation à son encontre. Pourquoi une note aussi basse ? Pourquoi un pitoyable 2 alors que j'ai " aimé " le film ? Je crois qu'il est temps de développer un peu.
Pour moi, le 3eme opus des aventures de Xavier ( Romain Duris ) m'a laissé le gout amer d'une escorte girl de luxe. Il y a cette ambiance cool, une histoire qui se laisse regarder toute seule, la suite de ce qui se passe pour des personnages que l'on a apprit à aimer... Cela ressemble fortement au sourire de cette femme magnifique qui est à ta table, les manières délicates ainsi que cette oreille qui pourrait t'entendre parler des heures durant sans en perdre une goutte... mais voila... tout est faux.
Je m'explique.
Des 3 volets de ce triptyque, celui-ci est incontestablement différent des deux précédents. Pourquoi ? Parce que ce n'est plus la vie de Xavier qui est racontée ici mais bien " La vie de FAMILLE de Xavier " et là, j'ai un énorme problème avec le traitement qui en est fait.
Dans le détail ( ****je vais spoil comme un cochon....**** ) :
Xavier s'est mit avec Wendy ( Kelly Reilly ) et ont vécu ensemble durant 10 ans. Ils ont eu deux magnifiques enfants et le film démarre avec... leur rupture. Le héros semble toujours aussi paumé que dans les 2 premiers films, cependant, les enjeux ici sont biens différents ! Ce n'est pas seulement la vie de Xavier là, mais bien de la vie de Xavier + sa nana + ses enfants. Or le traitement du personnage ne change pas. Il reste le même et pour le coup totalement irresponsable.... " On ne s'aime plus, alors tant pis, on se sépare. "
Profondément ancrée dans l'ère de temps, cet état d'esprit est pourtant absolument grotesque ! Il est d'autant plus immonde que les enfants semblent relativement bien absorber le choc ( le grand à plus de mal que la petite mais finissent par accepter quand même la séparation, les remisent en couple, les " conneries " de leurs parents en somme, sans trop broncher. ) ! Mais n'est-ce pas là un adulte qui écrit le film ? N'est-ce pas là un adulte qui pensent que les enfants peuvent passer par ses épreuves sans y laisser des plumes ???
Voila mon problème MAJEUR avec ce film. Il utilise cette sauce que j'ai tant aimée des deux premiers volets pour le transposer ici. Que Xavier soit paumé quand il a la vingtaine... ok je comprends. Il n'a pas eu de père, il se cherche, il voyage. Que Xavier se perde dans ce qu'il croit être l'amour véritable à ces 30 ans... A nouveau, ça n'engage que lui, il tâtonne, c'est pas évident la vie, je dis ok. MAIS, qu'il garde cette attitude totalement irresponsable ( ce qui est montré dans le film, c'est que Xavier ne parle juste pas avec Wendy.... ) avec ces 40 ans alors là je dis non, non et mille fois non ! Le problème n'est pas que le personnage soit écrit comme ça, mais plutôt qu'il ne fait que légitimer encore un plus, à son humble niveau, le désastre parental de notre temps. " Les parents ne s'aiment plus ? Pas grave, ils se séparent et les enfants souffrent. Mais bon, ils ne souffrent pas tant que ça vu que tous leurs copains vivent la même chose, ils ne sont pas tout seuls ! " .... Qu'elle mentalité de cons !!!
Et si ce n'était que ça... mais non ! TOUTES LES HISTOIRES DU FILM SONT DE CE CALIBRE !
Isabelle ( Cécile de France ), lesbienne qui, par définition, ne devrait pas avoir d'enfant en veut un quand même... Elle implique donc par pure égoïsme son " amis " de toujours Xavier... .... .... Pour ensuite dans le film laisser sa môme à sa nana ( qui pour le coup, elle, est vraiment touchante ) et aller se farcir la petite baby-sitter ?! Mais What The Fuck ?! Comment pourrait-on apprécier une connasse pareille ?! Et ta gosse ? Et ta nana ? et ton pote ??? Et la baby-sitter ??? A aucun moment le personnage d'Isabelle ne pense à quelqu'un d'autre qu'elle même !!
Wendy, qui après 10 ans de mariage, n'arrive pas à communiquer avec son homme décide de le faire cocu, pour ensuite le plaquer, pour ensuite partir avec les enfants à l'autre bout du monde... Donc, plutôt que de simplement parler avec Xavier ( car étrangement, une fois qu'ils sont séparés, Wendy se met à dire des choses qu'elle n'arrivait pas à dire avant....meh ), elle va juste chambouler totalement la vie de ses enfants, et, pourrir la vie de Xavier ?! .... A nouveau What The Fuck ?!!
Xavier, qui pour rester aux USA va jusqu'à faire un mariage blanc avec la première chinoise venue.... Si au moins s'ils avaient fini par se trouver quelque chose ces deux là mais non, ça reste purement artificiel... Et dans le film, cela est traité avec légèreté. Tout est normal ! What The Fuck ?!!
Martine, premier amour de Xavier est la seule qui est à peu près responsable dans toute cette histoire et tente de concilier sentiment et rationalité... La relou de " L'auberge Espagnole " est au finale la plus agréable et posée ? ... Alors je n'ai rien contre l'évolution du personnage mais étant donné que c'est la seule qui évolue réellement de tout le triptyque, je ne peux dire que What The Fuck une dernière fois.
Tout est faux dans ce film... Il ne porte aucune valeur ! C'est une ode à la médiocrité, à l'irresponsabilité et au nombrilisme ce qui le rend proprement insupportable dès que l'on prend le temps d'y réfléchir 30 secondes. Alors la recette est bonne, il n'y a aucun doute là dessus, mais les ingrédients sont pourris jusqu'à la moelle.
Pourquoi ce 2 finalement ? Précisément parce que le film à cette naïveté au moment du père de Xavier et du dessin dans le bitume. La vérité, c'est que les erreurs des parents du héros l'ont détruit au point qu'un simple dessin sur un trottoir est la seule bouée auquel il peut se rattacher. Les dégâts ont été dévastateur pour ce personnage et ce film ne s'en rend même pas compte... Pire, il le légitime par sa forme cool et attachante...