Deuxième essai, toujours pour la télévision, de Ken Loach, et récidive : le jeune réalisateur britannique garde le cap avec une nouvelle fiction ultra-réaliste, façon documentaire, pour développer
une étude sociale de la crise du logement,
toujours d’un point de vue féministe, dans l’Angleterre d’après-guerre. Une crise structurelle à laquelle l’État ne sait répondre, et qui a de désastreuses conséquences humaines.
Ici on suit Cathy, jeune femme pleine de vie et assoiffée d’avenir.
Cathy quitte sa campagne morose pour faire sa vie à la ville. Y rencontre Reggie, travailleur, qu’elle épouse. Avec qui elle cherche un logement pour ne pas continuer à partager le toit de sa belle-mère alors qu’elle attend déjà son premier garçon, Quelques années plus tard, Reggie, victime d’un accident du travail, survit d’expédients. Il est désormais difficile pour la famille de trois enfants de se loger sous le même toit. D’abord en caravane après une première éviction, puis à la rue un temps, la famille éclate : Cathy se retrouve en foyer avec les enfants. Temporairement…
Reggie disparaît peu à peu.
Sur fond de violences intimes liées aux difficultés de se loger, de construire un foyer solide, Ken Loach développe
un drame social et féministe
en auscultant la crise du logement de l’Angleterre d’après-guerre, dans laquelle des familles entières sont détruites par un système étatique incapable de suivre l’évolution sociétale : explosion démographique, chômage de masse, émancipation de la femme.
Sans prise de position sinon celle du réel qui parle, de la souffrance quotidienne au plus près de l’humain, le jeune auteur entame plus avant une œuvre engagée avec conviction. Commence, sans détour, de dénoncer les ineptes politiques sociales d’un pays qui ne sait plus comment – qui ne veut plus ? – s’occuper des plus démunis.
Et pose les bases d’un cinéma
entre constat documentaire et rage humaine.