Cat...astrophique ? On était seul, dans la grande salle de cinéma, à quelques jours de la date de sortie...on aurait dû se douter de quelque chose ("Ah chouette, home cinema !", puis après l'ouverture : "Oh mince... Ce sont les autres qui ont eu raison."). Et après 1h55 de "cat-atonie" (oui, on a eu le temps d'en inventer mille, des comme ça), on le dit avec épuisement : Cats vaut chaque siège vide de cette salle. Cette version a eu le tort de prendre au pied de la lettre la comédie musicale, et le résultat au cinéma est une adaptation informe, visuellement compliquée à soutenir. Les 95 millions de dollars que ce film a coûté sont certainement passés dans les salaires du casting alléchant, car tout l'aspect technique est une vaste hérésie (ou une bonne blague, si seulement le film ne se prenait pas autant au sérieux). A commencer par le design douteux des "Cats", qui sur scène sont costumés, ici sont une fourrure numérique trop serrée au point qu'on a souvent l'impression de voir les comédiens nus, à voir les raies du "bas du dos", les plis des entrejambes... Idris Elba et Rebel Wilson surtout sont gênants (fesses parfaitement devinées et grattages jouissifs du "devant"...), il n'y a que quelques "chats" qui s'en sortent mieux : le chat magicien et celui de Jason Derulo (les seuls à avoir une chanson potable, au passage). On regrette vite de n'avoir pas vu la comédie théâtrale auparavant : rien ne nous est expliqué, débrouillez-vous pour suivre cette intrigue qui tient sur un Post-it mais qui soulève tout de même des "et pourquoi ?" durant deux heures. Entre le chat qui fait disparaître les autres en fumée, puis qu'on
retrouve au bord de la Tamise
, ce concours dont on ne comprend pas vraiment le gain (ils montent au ciel...pour y faire quoi ? Pour renaître ? Pourquoi est-ce un unique chat qui le décide quand on voit que n'importe quel autre peut développer des prouesses magiques ? "Bref, c'est comme ça, n'essayez pas de chercher", nous dit la comédie). Les chansons sont oubliables sauf celles de Derulo et du chat magique, et la dernière qui s'adresse directement à nous est carrément pénible. Niveau technique tout est complètement raté, avec les effets spéciaux qui font faux (les fonds verts comme les rails et la gare qui sont atroces), les visages qui sont détourés sur le pelage, la caméra qui tremble souvent (frustrant à regarder), les échelles de grandeurs qui changent toutes les deux minutes (à taille d'hommes dans la rue, chats dans l'appartement, et minuscules sur les rails...). Ou encore les scènes dansées longues, sur trame sonore de La Piste aux Étoiles... Bref on retrouvera cette comédie risible aux Razzie Awards !