Patience Phillips,graphiste effacée et timide,travaille pour le service publicité d'une grande entreprise de cosmétiques.Le jour où elle découvre par hasard que les crèmes de beauté fabriquées par la firme sont éminemment dangereuses,sans que ça ne dissuade la direction de les vendre,sa patronne Laurel Hedare,ex mannequin égérie de la marque,la fait assassiner.Mais voilà Patience plait beaucoup aux chats et particulièrement aux greffiers égyptiens dotés de pouvoirs magiques,qui la ressuscitent.Se voyant transformée en super héroïne à tendance féline,elle va lutter contre l'ignoble Laurel qui a juré sa perte.Après son excellent "Vidocq",réalisé dans l'hexagone,le français Pitof était le nouveau wonder boy du fantastique et les portes d'Hollywood s'ouvraient à lui.Pour se refermer aussitôt car à la suite du désastre public et artistique qu'est "Catwoman",il s'agira de son second et dernier film pour le cinéma.Le personnage était apparu en second rôle dans "Batman,le défi" en 92,sous les traits de Michelle Pfeiffer,mais c'était la première fois que cette création DC Comics imaginée par les bédéastes Bill Finger et Bob Kane bénéficiait de son propre film.Il y a un joli travail sur le visuel,la photo est signée Thierry Arbogast,l'opérateur de Besson,les décors,les costumes,les looks des personnages,mais c'est absolument tout ce qu'il y a à se mettre sous la dent.L'histoire est débile,l'ambiance artificielle,les effets spéciaux craignos,Pitof filme de manière épileptique,rien n'a le moindre sens ou le moindre intérêt dans cet ersatz de ciné.On est au royaume du clinquant,de la frime et du vide,qu'on essaie piteusement de masquer par de l'agitation factice.Dommage,car les ingrédients de départ semblaient prometteurs.Halle Berry est bien roulée mais ne transcende jamais la niaiserie de son personnage.On peut aussi s'interroger à propos du fait d'avoir choisi une actrice noire,ce que Catwoman n'est pas à la base.Faut-il en conclure que la bien-pensance communautariste était déjà à l'oeuvre en 2004?En outre le nom a été changé,sans raison apparente,puisque la fille s'appelait à l'origine Selina Kyle.Sharon Stone,encore canon à l'époque,et Lambert Wilson,un français de plus à l'affiche,campent un réjouissant couple de salopards tandis que Benjamin Bratt,dont on croyait alors qu'il allait faire une carrière,étale sa dramatique insignifiance.On remarque parmi les hommes de main la présence du castagneur asiatique Byron Mann,petite vedette de séries B d'action qu'on a notamment vu au côté de Steven Seagal.