La réalisatrice part d’un rapport accablant de la Gendarmerie Royale du Canada (G.R.C.) : en 2014, 1 180 femmes autochtones sont mortes ou ont disparu, ce qui fait que ces femmes ont 8 fois plus de risque d’être tuées qu’un citoyen canadien lambda. Statistique glaçante car cette proportion est très supérieure à celle des autochtones dans la population totale (estimés à 1,8 million, soit 5 % de la population). Il s’agit d’un film émouvant et aussi politique, montrant les faiblesses de l’état canadien (qui a créé des réserves dès 1896 où les autochtones avaient un statut de mineur) et sa culpabilité (mauvais traitements dans les pensionnats). Il traite 3 sujets : la violence physique et sexuelle (conjugale) dans les communautés autochtones, la violence dans les villes [cf. le quartier pauvre Downtown Eastside de Vancouver (Colombie Britannique) où 7 femmes assassinées sur 10 sont autochtones, 9/10 se prostituent et où 50 % des enfants autochtones sont en famille d’accueil], avec une méfiance vis-à-vis de la police, elle-même raciste et les pensionnats (où les enfants d’Autochtones étaient abusés sexuellement par des prêtres) et l’acculturation étatique. Le film demeure désespérant car quel espoir et quel horizon donner aux femmes autochtones, vu les cercles vicieux installés (un homme abusé va être violent avec sa femme) ?