" On commence par faire un film avant de l'expliquer".
10/10 parce que ce n'est pas un film c'est un cri d'amour, de révolte, de désir, de souffrance, de liberté, de douleur. Bref, une lettre ouverte d'un réalisateur qui veut mais qui doute, qui veut mais ne peut plus. Qui voudrait mais ne pourra toujours pas et qui finalement réussit. En faisant le merveilleux constat, avec brio, détermination et la voix un peu tremblante que "si on peut raconter un film, à quoi bon le réaliser" tout en découvrant que le réaliser c'est aller encore plus loin que ce que l'on a mis sur le papier, découvrir, sentir, se laisser surprendre par l'acteur, même celui qui jette son plâtre, celui qui doit se débarrasser d'un poids trop lourd à porter, de quelque chose qu'il ne comprend pas, ne supporte pas.
Comme cette petite fille, d'un de ces films qu'il nous montre sur sa télé, qui ne peut pas faire semblant comme actrice de ne pas savoir rentrer chez elle alors qu'en vrai 'elle sait, Jafar Panahi ne peut pas se résoudre à ne plus réaliser de film alors qu'il en a le talent, le désir, la volonté insatiable et infinie. Une belle façon de faire un film malgré tout, simplement un bout d'histoire de ces témoignages tous simples, tellement risqués et qui nous bouleversent.
Son témoignage dépasse même les limites de ce qu'il espérait, il fait l'histoire, celui d'un pays, d'un peuple, de cinéastes pour qui faire de l'art est un danger mais par qui le pays grandit et grandira de jours en jours. Ne baissez pas les bras les gars, un jours, ça payera, du moins je l'espère de tout coeur avec vous !