Ceci n'est pas une critique...
Etant donné que ce n'est pas un film, il apparait difficile d'en faire une critique...
Et, je vous l'avoue, je n'ai vu à ce jour aucun film de Jafar Panahi. Comme beaucoup, j'ai découvert son existence et, en même temps, son absence au festival de Cannes de 2010...
Qu'est-ce qu'un film ? Déjà il y a confusion entre le contenant et le contenu. Au départ, il y a le support : le "film", un long ruban photochimique et, là, effectivement, ce n'était pas le cas puisque l"objet est parvenu en France sur une clé USB ! Les images n'ont même pas impressionné une quelconque pellicule. Donc le contenant n'a jamais été un film... Mais avec le numérique qui remplace progressivement le photochimique, le film tend à disparaître, là n'est donc pas mon propos...
Et le contenu alors ? Là, c'est Jafar Panahi lui-même qui répond par une magistrale leçon de réalisation. Il est cloîtré dans son luxueux appartement, interdit d"exercer son métier. Alors il se filme et décide même de faire comme si. D'imaginer qu'il réalise vraiment un fllm. Enthousiaste, il déplace les meubles, créé les personnages, met en scène... Et puis il s'interrompt brutalement : non, un film ne se réduit pas à un scénario, à des situations, à des personnages... Il y a la magie du tournage lui-même, les incidents qui peuvent s'intégrer au montage et au résultat final. Et il en apporte la preuve en sortant les cassettes de ses films... Le désespoir du cinéaste est palpable... Il ne peut exercer son métier, sa passion, la seule chose qu'il sait faire.
Mais l'espoir est peut-être là, pas bien loin, aux portes de son immeuble où il descend en compagnie du jeune homme qui descend les poubelles malgré l'interdiction de sortir de son appartement : dans la nuit, éclatent les feux d'artifice d'une fête interdite qui illuminent malgré tout Téhéran.
En tout cas, moi, je m'en vais combler mon incroyable lacune et voir tous ses vrais films !
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