Fraction Armée de Libération du Cinéma du Réel

Cecil B.Demented emploie le procédé bien connu du film contenant un film et se livre à une attaque en règle du cinéma d’Hollywood.
Contrairement à ce qui est suggéré par ce procédé employé notamment par Truffaut dans la Nuit américaine, ce film ne proclame pas vraiment un amour inconditionnel du cinéma d’auteur et la mise en abyme ne s’accompagne pas d’hommages respectueux ni de citations dévotes. Ce serait plutôt une attaque à l’arme lourde, au sens propre.


Un cinéaste fou, Cecil B.Demented (Stephen Dorff), aidé par son équipe de tournage, un gang de tueurs fanatiques, capturent dans le sang une star du cinéma capricieuse et sur le déclin (Mélanie Griffith) pour la faire participer à un film d'auteur indépendant voulant « privilégier le réel » et détruire le cinéma artificiel d'Hollywood. L'exemple pris est le tournage fictif d'une suite à Forest Gump, pris pour cible car ayant eu du succès populaire, ce qui semble être le pire des défauts pour le groupe terroriste. Cecil B. et son gang emploieront donc la terreur pour faire capoter le projet.


D'abord hostile la star hollywoodienne finit par se joindre à la bande, victime du syndrome de Stockholm comme Patricia Hearst, qui participe au film, le fut à l’époque au sein de l'Armée de libération symbionaise, épisode depuis longtemps oublié.
Actions violentes, coups de feu, guérilla anti establishment, John Waters, en trublion auto-proclamé d'Hollywood, s'autoparodie en Cecil B.Demented, ce qui lui permet de mettre en scène son propre personnage fantasmé d’affreux jojo qui dynamite le système de l'intérieur.


Et que doit être le cinéma alors ? Comme il est dit dans le film on s'en fout des règles du cinéma, la technique ne sert qu’à masquer l'absence de style, une seule prise et basta !


« Et le reste du film s'appellera cinéma-vérité et sera tourné avec de la vraie terreur ! »


Hélas le film, bien qu’accompagné par une bande-son déjantée que domine the Locust (groupe de punk hardcore extrême) est d’une forme plutôt classique ce qui donne au final un film brouillon où on ne sait plus si Waters s’attaque au cinéma populaire d’Hollywood ou aux excès du cinéma indépendant underground, affichant plus de violence que d’humour et plus de provocation que de réflexion sur le cinéma.

Zolo31
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2020 année sans vaccin

Créée

le 25 sept. 2020

Critique lue 296 fois

7 j'aime

Zolo31

Écrit par

Critique lue 296 fois

7

D'autres avis sur Cecil B. DeMented

Cecil B. DeMented
Zolo31
5

Fraction Armée de Libération du Cinéma du Réel

Cecil B.Demented emploie le procédé bien connu du film contenant un film et se livre à une attaque en règle du cinéma d’Hollywood. Contrairement à ce qui est suggéré par ce procédé employé notamment...

le 25 sept. 2020

7 j'aime

Cecil B. DeMented
Plume231
7

Le tournage de l'extrême !!!

Quand le réalisateur de l'hilarant "Serial Mother" s'attaque à Hollywood, on ne peut que s'attendre à une satire totalement déjantée des mœurs de la "Mecque du cinéma" (rassurez-vous c'est le cas...

le 14 déc. 2014

6 j'aime

1

Cecil B. DeMented
RemyD
8

Le Septième Art à la moulinette

John Waters dénonce le système cinématographique américain aux travers d'une bande de jeunes hystériques croyant pouvoir refaire le monde. Explosif. On le savait déjà, John Waters est un trublion. On...

le 17 oct. 2010

6 j'aime

1

Du même critique

La Vie scolaire
Zolo31
7

Wesh Moussa, j’te connais, mec de mon bâtiment !

J’ai bien failli faire l’impasse sur ce film mais nous étions le 31 août et il me restait deux tickets de cinéma à utiliser dernier délai, donc retour vers l’enfer du 9-3, bien planqué cette fois-ci...

le 1 sept. 2019

34 j'aime

10

Thalasso
Zolo31
7

Extension du domaine de la lutte par l'utilisation combinée des bienfaits du milieu marin

Le cinéma français aurait-il trouvé un nouveau souffle grâce à l'absurde ? En même temps que sort Perdrix du prometteur Erwan Le Duc paraît donc le nouvel opus de Guillaume Nicloux, Thalasso. Le...

le 21 août 2019

28 j'aime

10

Julieta
Zolo31
5

Homéopathie? Pauv' Julieta!*

Similarité, identité, conformité et similitude. Le dernier opus d'Almodovar respecte ces principes. Principe de similarité Julieta est un film sur les rapports mère - fille, comme tous les films...

le 1 juin 2016

28 j'aime

1