J'ai donc regardé Cecil B Demented et j'ai bien aimé.
J'ai même trouvé cela assez bon et mémorable.
John Waters pose un film aux allures barrées mais exploitant très bien les mécanismes du cinéma hollywoodien classique. Par composition, il devient éligible au rang de must have seen du cinéphile. Le titre est un clin d'oeil à Cecil B. DeMille, réalisateur américain.
Le scénario est plutôt bien fait quoique la fin soit bien prévisible.
Cette avancée vers le fourgon de police, entourée de la foule mêlée à la fois de policiers, de protestataires et de fans passionnés, met en exergue le besoin de gloire et de célébrité de tout acteur en phase descendante. On y verra, pour les connaisseurs, un clin d'oeil à Boulevard du crépuscule de Billy Wilder. (et plus récemment, Birdman aborde le thème).
On dira ce que l'on voudra, Mélanie Grifith fait exactement ce qu'elle fait dans le film, elle le fait passer au niveau supérieur. Son rôle d'actrice imbitable qui ne révèle son talent que sous la pression ou encore la promesse de la célébrité, relève le pitch, certes innovant, d'un film voué à être un nanar.
Le set musical est aussi intéressant à plusieurs égards. On alterne entre des riffs punk hardcore et du hip hop californien. La scène où l'équipe au complet se fait brûler le bras dispose d'un fond musical "Demented Forever". La mise en scène est subtile car les acteurs sont en trains de mixer et chanter cette chanson quand Cecil fait son discours d'engagement. La poursuite de la chanson en fond permet de lisser le passage un peu long de l'engagement de chaque membre de l'équipe. Assez malin.
Pour conclure, je dirai que le discours de Waters est à double sens. D'un côté, il critique le cinéma Hollywoodien à travers le positionnement du représentant de l'association cinématographique du Maryland. De l'autre, il critique le vent nouveau du Dogme95, avec l'arrivée du cinéma vérité, qui prétend produire un cinéma de meilleure qualité en supprimant les artifices Hollywoodiens. Le spectateur reste quant à lui libre de son opinion.