Engrenages du mensonge et de la solitude où se confondent les avatars du narcissisme. D’un écran à l’autre, mise en abyme d’une névrose 2.0. ” J'ai mis le film en lien avec un article : « Facebook à l'épreuve de la différence » qui développe comment l’expérience consacrée par les réseaux sociaux confine le sujet dans un rapport à l’altérité tout à fait singulier et nouveau. Si le film prend des chemins alambiqués avec des rebondissements trop appuyés, c’est un très beau rôle pour Juliette Binoche aux prises avec les mirages d’une nouvelle identité numérique, avec les questions sur la solitude, l’angoisse de vieillir, de perdre sa séduction. C’est aussi un film sur le désir et l’amour , voire l’obsession amoureuse qui questionne une thématique très contemporaine sur la virtualité, qui ne fait qu’alimenter les fantasmes…voire les mensonges, puisqu’il est possible de se dissimuler derrière un masque, une fausse identité Le monde virtuel offre la possibilité de jouer avec les fantasmes, et la figure de l’avatar dans la construction identitaire est autant un soi-même idéalisé, un double ou un ersatz avec une fonction de leurre ici assez douloureuse . Le passage du virtuel à la réalité d’une rencontre prend dans le film la tonalité d’un drame, d’un engrenage dans lequel cette femme ne peut plus se sortir.