Le sommeil d'or
Cemetery of Splendour s’inscrit dans la prolongation de l’œuvre de Weerasethakul. Continuité thématique, on y parle encore de maladie, d’hôpitaux, de croyances religieuses, de confrontation...
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le 31 mai 2015
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Le cinéma de Apichatpong Weerasethakul ne forme en fin de compte d'un seul et unique film décliné sous la forme de différents longs métrages. Depuis son Mysterious Object at Noon le cinéaste thaïlandais n'a eu de cesse d'explorer les mêmes thématiques et les mêmes humeurs, livrant une Oeuvre contemplative et méditative baignée de sensualité et de mysticisme. Cinéma de la transfiguration et de la présence au Monde environnant, celui de Weerasethakul est constitué de fables et d'apparitions, de sexualité et de maladie, de forêts chatoyantes au calme extraordinaire, littéralement apaisant, extatique in fine.
Présenté au dernier Festival de Cannes dans la sélection Un Certain Regard Cemetery of Splendour part une nouvelle fois d'un postulat narratif des plus rudimentaires, préférant ausculter les corps et les décors au moyen d'une temporalité dilatée jusqu'à l'ensommeillement. Il se dégage de ce conte mêlé d'onirisme et de réminiscences une douceur peu commune, terriblement bienfaitrice et intelligente de surcroît. Apichatpong Weerasethakul pose sa caméra dans une zone frontalière, entre le réel et l'imaginaire, comme pour caresser les personnages qu'il capte avec patience. Cemetery of Splendour, s'il apparaît parfois comme un calque un brin décevant de Oncle Boonmee, finit dans sa dernière demi-heure de réinventer le regard cinématographique et le rapport au Temps, à la Mémoire et aux univers parallèles. Nous n'en dévoilerons pas davantage sur cet objet tour à tour fascinant, exigeant et redondant, s'affirmant sans difficultés comme l'une des oeuvres les plus intéressantes de la rentrée 2015. Hypnotique.
Créée
le 3 sept. 2015
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