Cendrillon ou le Grand Classique Disney ayant sauvé les Studios Disney alors qu'ils étaient dans une situation financière plus qu'incertaine.
Mais qu'est-il en dehors de ça?
Cendrillon est adapté du conte éponyme. Après une série de PackagesMovies sans fil conducteur (dont certains segments comme Pierre et le loup ou encore Mickey et le Haricot Magique sont sortis en VHS sous forme de courts-métrages appelés les Minis-Classiques), Cendrillon marqua le retour de la structure narrative en trois actes.
On sens que Disney voulait faire un retour aux sources avec, tout comme Blanche-Neige, une Princesse faisant le ménage et étant maltraitée par sa marâtre, ici Lady Tremaine, brillant non pas par des pouvoirs de sorcière mais par de la manipulation psychologique. Le personnage est doublé par Jacqueline Porel dont la voix, faussement bienveillante, donne de durs ordres à sa belle-fille; ce qui la rend encore plus imposante que la version Reine de la marâtre de Blanche-Neige.
De plus, contrairement à la Reine/Sorcière de Blanche-Neige et les sept nains et l'héroïne du premier Grand Classique Disney, Lady Tremaine et sa belle-fille ont des échanges, ce qui renforce l'emprise qu'a cette horrible femme sur la pauvre Cendrillon. Cette dernière est doublée par Dominique Poulain étant parfaite aussi bien dans les dialogues que dans le chant.
En ce qui concerne les "sbires" de Lady Tremaine, à savoir Javotte et Anastasie, ces deux-là sont interchangeables se limitant à des pestes pourries-gâtées tête-à-claques. Chose intéressante, si Javotte est doublée par Dominique Chauby alternant souvent les différents types de rôles, Barbara Tissier, doublant Anastasie, joue, pour l'une des rares fois de sa vie, une méchante. La comédienne est, en effet, davantage réputée pour ses rôles de gentilles comme Eilonwy dans le premier doublage de Taram et le chaudron magique, Olivia dans Basil, détective privé, Jessie dans la quadrilogie Toy Story ou encore, en dehors de Disney, Clara dans Le Prince Casse-Noisette sans compter Fiona dans la saga Shrek chez DreamWorks.
Du côté des gentils, il y a également les souris Jaq et Gus respectivement doublés par Jacques Frantz et Emmanuel Jacomy (doublant également le peu de lignes de dialogues du Prince. Quant à son texte chanté, il est assuré par Michel Chevalier).
Ah! Parlons-en des souris. Leurs présences est à la fois un défaut et une qualité. En effet, les deux personnages forment une bonne dynamique de duo et les scènes entre eux et le terrible chat de Lady Tremaine, Lucifer (étant un terrible félin muet), sont très plaisantes.
Sans compter celles avec le gentil chien Pataud sur lequel beaucoup de canins devraient prendre exemple.
Malheureusement, elles sont bien trop nombreuses et font de l'ombre à la méchante principale et l'héroïne qui auraient mérité plus de temps d'écran afin de renforcer les conséquences des abus psychologiques de Lady Tremaine sur Cendrillon.
En plus, ce pauvre Gus est, parfois, victime du principe "Salut, je suis un boulet" et de blagues grossophobes de mauvais goût.
De plus, le fait qu'on passe trop de temps sur le Roi schizophrène (doublé par Jacques Deschamps) et le maladroit Grand Duc (doublé par André Bervil) au lieu du Prince et Cendrillon laisse une sensation de frustration car il aurait été chouette de voir leur rencontre dans l'intimité au lieu de seulement une scène de danse.
Quant à l'histoire elle-même: elle est emplie, non pas de niaiserie, mais de naïveté. En effet, la présence de la Marraine-Fée (doublée par Claude Chantal) sortant Cendrillon de la misère par miracle maintient l'idée que les jolis rêves se réalisent d'eux-mêmes et qu'on a pas besoin de se bouger le petit doigt pour atteindre le bonheur. Si la chose était considérée comme poétique et plein d'espoir à l'époque de la sortie du film, l'idée a tellement mal vieillie qu'elle n'est plus que l'objet de moqueries; y compris chez Disney eux-mêmes dans des films comme Il était une fois, La Reine des Neiges ou encore Wish.
En gros, tout comme Blanche-Neige et les sept nains, Cendrillon a mal vieilli.
Ce qui ne l'empêche pas d'être plaisant: notamment grâce à ses chansons composées par Mack David, Al Hoffman et Jerry Livingston notamment la culte chanson de la magie de la fée. La BO instrumentale, elle, est assurée par Paul J. Smith et Oliver Wallace. Ces derniers ont eu l'excellente idée de faire de la musique figurative pour illustrer des personnages renforçant ainsi l'ambiance conte et magie du film.
En parlant de mal vieillir: le film est également empli de misogynie insupportable avec les deux belles-soeurs incapables de trouver l'âme-soeur parce qu'elles sont moches (et se font traiter de "guenons") et chantent faux. Sans compter le fait que l'on voit les souris-femelles faisant de la couture tandis que les souris-mâles se mettent en danger pour trouver de quoi faire une robe à l'héroïne
Tout ça pour dire que si Cendrillon n'est pas un chef d'oeuvre, il est néanmoins plaisant mais, contrairement aux Disney précédents et suivants qui avaient des images angoissantes au point qu'on aime les revoir une fois adultes, ce film est destiné aux très jeune public avant tout le film se centrant davantage sur les animaux mignons que sur les personnages censés être centraux et les conflits entre eux.
Bref, un film qu'on peut aimer enfants mais qu'on apprécie moins une fois qu'on a atteint un âge à deux chiffres.