Les français n’ont rien à envier aux américains sur le plan des films d’actions et des grandes épopées. A sa belle époque le cinéma français fournissait lui aussi des divertissements de grande qualité. En 1964 Henri Verneuil sort « Cent Mille dollars au soleil », un des films ayant le plus marqué sa génération. Casting de luxe, composition excellente, dialogues inoubliables, réalisation talentueuse et moyens immenses sont déployés pour faire de ce film un des divertissements de cette génération.
Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura, Bernard Blier, Gert Frobe. 4 acteurs aux carrières impressionnantes se partagent l’affiche de ce Western à la française. Course poursuite et répliques cinglantes feront donc l’affaire de cet ovni du cinéma français.
Le film n’est cependant pas le plus connu d’Henri Verneuil, ni même du dialoguiste Michel Audiard, et pourtant, les deux vont donner naissance à un film très bien équilibré entre l’action, les dialogues, mais aussi le silence. Au milieu du désert, la réalisation prend de l’importance. Verneuil s’en donne à cœur joie, nous livrant des plans majestueux et d’une ampleur impressionnante. La course poursuite se déroulant sur plusieurs jours et n’étant pas qu’affaire de vitesse, la réalisation se met au service du réalisateur qui équilibre avec parcimonie entre action et réflexion.
Il faudra aussi souligner la bande son du film, composée par Georges Delerue (dont on reconnait la patte sans l’ombre d’un doute à la 1ère écoute, la qualité exceptionnelle des dialogues de Michel Audiard et les gros camions qui en jettent quand même pas mal.
Ce film n’est pas qu’une simple œuvre livrée en pâture aux spectateurs, mais un réel coup de maître de l’époque pour ce genre filmique.
Cent Mille Dollars au soleil » s’offre donc le luxe d’être plus qu’un divertissement. Œuvre phare, film reconnu et planté d’un casting 5 étoiles et d’une réalisation efficace, il se situe ni plus ni moins que dans les incontournables du cinéma français de l’époque.
Il y a cependant le problème de la fin qui n’aura pas su contenter de nombreux spectateurs. Mais après tout, choix scénaristique, cette fin (presque) ouverte n’est en rien dérangeante. D’ailleurs, elle est même plutôt agréable, mieux que quelque chose de plus violent, qui aurait pu facilement déplaire.
Un film à voir pour l’intérêt qu’il représente à l’époque de sa sortie, au même titre que « Le salaire de la peur » en 1953.