Ca faisait longtemps que je n'avais pas ri aux éclats devant un film. Je veux dire, j'aime beaucoup les comédies américaines, mais aussi bonnes qu'elles puissent être, les Capra et autres Lubitsch ne parviennent généralement qu'à me faire sourire.
Ici deux musiciens fauchés assistent par hasard et pour leur plus grand malheur à un règlement de compte entre bandes mafieuses. Recherchés (c'est bien connu, la mafia n'aime pas les témoins), ils vont trouver leur salut dans un orchestre pour femmes en partance pour la Floride. Travestis en femmes pour l'occasion, ils vont faire la
rencontre de Sugar (interprétée par Marilyn), joueuse de ukulélé et amatrice de whisky à ses heures perdues.
Dans la forme Certains l'aime chaud emprunte, sans toutefois les parodier, aux films de gangsters. A commencer par le cadre, puisque le film débute dans un Chicago en pleine prohibition, par un échange de tir entre des contrebandiers transportant de l'alcool et la police. S'ils ne constituent jamais le cœur de la comédie en soi, ces éléments prennent le dessus à divers moments et permettent de faire avancer l'histoire.
Le comique, le vrai, repose sur le trio Joséphine, Daphné (les deux travestis) et Sugar. Les deux premiers sont drôles de par leur situation puisque, déguisés en femmes, ils doivent apprendre à se comporter comme telles. Les débuts sont difficiles puisqu'il faut porter des talon et savoir se contenir en présence de vraies femmes.
A l'intérieur du train qui les amène en Floride, Daphné, entourées de toutes les musiciennes, a bien du mal à s'en souvenir. Il répète alors "I'm a girl, I'm a girl", comme pour s'en persuader. Mais à l'arrivée, il s'est si bien prêté au jeu qu'il finit par céder à son riche courtisan qui le demande en mariage.
Suffit-il juste de le vouloir pour être une femme ? Daphné, en tout cas, en est convaincu(e). Et c'est là tout le propos du film, que finalement les caractères qu'on attribue aux femmes (ou aux hommes) sont bien plus fruits d'un déterminisme social que génétique.
Marilyn, enfin, excelle dans le rôle de Sugar. Elle est à la fois douce et séduisante pourtant c'est surtout sa candeur qui nous amuse ici. On a l'impression qu'elle n'a même pas besoin de jouer pour nous convaincre, mais c'est certainement dû à l'image qu'on a d'elle par ailleurs...
Au final, on a affaire à un délicieux mélange des genres jouant sur le quiproquo et les stéréotypes féminins et masculins. Et si la comédie souffre de quelques longueurs (encore que...), on lui pardonne joyeusement. Après tout, comme conclut si bien le film, "Nobody's perfect".