Chicago, 1929. Musiciens de jazz, Jo et Jerry (Tony Curtis et Jack Lemmon) assistent à un règlement de comptes entre gangsters qu’ils n’auraient pas dû voir. Contraints de fuir discrètement, ils se déguisent en femmes pour pouvoir s’échapper de la ville au milieu d’un jazz band féminin rempli de jolies filles. Seulement, Jo et Jerry ne peuvent révéler leur véritable identité et briser leur déguisement. Et vivre au milieu de tant de jolies filles n’est pas sans repos pour des hommes qui aiment les courir…
La popularité de Certains l’aiment chaud, sans doute la comédie la plus célèbre de Billy Wilder, s’explique évidemment par sa mécanique extrêmement bien rodée sans aucune faille ou presque. D’autant qu’elle est servie par des acteurs proprement incroyables, en particulier Tony Curtis et Jack Lemmon, hilarant duo qui anticipe leur brillante performance dans La Grande Course autour du monde, déployant un talent comique absolument craquant qui est pour beaucoup dans la réussite de cette comédie. Il faut aussi mentionner, bien évidemment, les dialogues ciselés de Billy Wilder et I.A.L. Diamond, qui terminent sur la réplique sans doute la plus connue de tout le cinéma comique. Le tandem Wilder-Diamond a déjà fait mieux ailleurs (qu’on songe aux dialogues d’Ariane, d’une finesse rarissime), mais la verve est toujours bien présente, et nous offre un grand nombre de quiproquos tous plus drôles les uns que les autres.
Toutefois, au milieu de toutes les scènes cultes que le scénario nous offre, on pourra déplorer quelques importantes baisses de rythme, notamment dans la partie centrale du film, telle que la scène de séduction entre Marylin Monroe et Tony Curtis, d’un charme fou, mais qui s’étire au-delà du raisonnable. En comparant aux autres films de Wilder, on pourra encore trouver que les personnages sont moins profonds (contrairement à Ariane ou à La Garçonnière, pour ne citer que les comédies), mais comparer Wilder à Wilder, c’est comparer l’excellence à l’excellence, et l’utilité d’une telle démarche pourra aisément être remise en cause…
Ici, on rit aux larmes, on s’attache sans difficulté à des acteurs excellents, on écoute avec un plaisir constant ces répliques crépitantes, et on se laisse éblouir par la beauté éclatante de la sublime Marylin, dans de superbes numéros de chants ou de danse. Tout ça suffit amplement à faire notre bonheur et à mener Certains l’aiment chaud dans la classe des chefs-d’œuvre de la comédie américaine.