Les marches du pouvoir

Tout juste évadé de la prison de la Santé, un financier véreux change d'identité et se fait embaucher comme homme à tout faire dans une boutique de corsets. Ses idées et son charisme vont séduire ses patrons, et peu à peu, il va prendre la place la plus haute afin de faire des petites combines. On ne se refait pas...

Bien qu'il n'ait tourné que cinq films (soit autant de chefs d'oeuvre) avec Marcel Pagnol, cette collaboration est l'arbre qui cache la forêt artistique que représentait Raimu, immense comédien, un des plus grands que la France ait connu, et il est amusant de le voir ici, sans accent, jouer au fond une crapule. Bien que le film soit tiré d'une pièce de théatre, d'où l'absence d'extérieurs, c'est surtout inspiré de l'affaire Stavisky, l'histoire d'un escroc. C'est peut-être un peu long, mais le film se vaut et se voit pour l'abattage de Raimu, lequel se montre une fois de plus génial, tout en restant plutôt sobre. Et on se plait de le voir faire combines sur combines, en compagnie d'un acolyte joué par Guy Derlan, lequel est toujours montré comme stupide. On retrouve aussi Edwige Feuillère en propriétaire de la compagnie de corsets.

Raimu a tourné 46 films au total, et avec celui-ci, c'est toujours un régal à regarder, car c'est au fond une histoire sur le monde des affaires dans ce qu'il peut avoir de magouilles et de fripouilles.