Vingt ans après les événements racontés dans Fanny, Marius (Pierre Fresnay) est parti travailler dans un garage à Toulon, tandis que Fanny et Panisse (Orane Demazis et Charpin) ont élevé le petit Césariot (André Fouché) comme s’il était leur fils à tous deux. Mais sur son lit de mort, Panisse se voit demander par le prêtre (Thommeray) de révéler à Césariot la véritable identité de son père. C’est Fanny qui s’en charge après la mort de Panisse. Césariot décide alors de partir à la rencontre de Marius…
Passé à la réalisation depuis environ deux ans, c’est cette fois Marcel Pagnol qui réalise ce dernier volet de la trilogie marseillaise, en plus d’en écrire le scénario. Il faut dire que, si la réalisation des deux épisodes précédents était assurée par d’autres que Pagnol, Marius et Fanny portaient au plus profond d’eux-mêmes la marque de Pagnol. Rien ne change, donc, et c'est pour le mieux.
César témoigne donc d’une unité de ton exemplaire avec ses prédécesseurs, et c’est toujours avec le même plaisir que l’on se replonge dans cette atmosphère unique, aux côtés de personnages que l’on a envie d’appeler nos amis, tant ils nous semblent familiers. On assiste à la mort de Panisse comme à celle d’un être cher, on assiste aux aveux de Fanny le cœur déchiré, et aux retrouvailles entre César, Marius, Fanny et Césariot le cœur noué (malgré le jeu assez faible du pâlot André Fouché), on rit aux côtés d’Escartefigue, de Monsieur Brun, et d’Innocent Mongiapan…
On vit, on respire deux heures durant au rythme de Pagnol, et de cet autre monde, de cette autre époque, où l’honneur, la famille, les responsabilités n’était alors pas de vains mots. Deux heures qui paraissent bien courtes, lorsqu’à la sortie de ce film, on constate qu’on est déjà arrivés au bout de ce monument du cinéma qu’est la trilogie marseillaise. Fort heureusement, Marcel Pagnol a eu une carrière de cinéaste suffisamment fournie pour que l’on puisse jouer les prolongations… A moins que l’on décide de se relancer immédiatement dans la trilogie depuis le début !