Plume de Sicario et d'Hell or High Water et réalisateur du très réussi Wind River, ce n'est non sans curiosité que la sortie de ce Those Who Wish Me Dead avait de quoi attiser la flamme grandissante que j'ai pour Taylor Sheridan. Ces trois films avaient une certaine précision pour ces "Middle-Working-Heroes" gardiens de ces grand espaces que sont le désert Texan, les réserves indiennes du Wyoming ou encore les étendues de forêt du Montana. Des polars en somme tout a fait sincère sur l'écriture de leurs héros tout en nuance, donnant des films parfaitement efficaces à la photographie soignée. La formule semblait toute prête pour ce récit porté par Hannah (Angelina Jolie) en combattante du feu hantée par la vision de trois enfants qu'elle à vu bruler lors d'une intervention précédente.
I'm lean Buddy. I'm lean.
Là ou Emily Blunt, ou même Elizabeth Olsen trouvaient intelligemment leurs places dans ces récits musclés à travers leur fragilité, le fantôme de Lara Croft s'invite ici dans ce film pour s'efforcer a montrer une héroïne capable d'encaisser un nombre de cascades et de coups de savates absolument hors du commun. Seul hic, Angelina Jolie à perdu plus de 15 kilos depuis son rôle dans Tomb Raider. Taylor Sheridan a beau montrer les marques sur le "mince" corps d'Angelina, le film perd rapidement sa crédibilité à travers deux séquences à la limite du ridicule ou la foudre s'abat sur notre héroïne.
Le reste du cast, pourtant 4 étoiles aurait aussi pu tenir le pavé avec l'habitué Jon Bernthal en Sherif et nos vilains que sont Aidan "Littlefinger" Gillen et Nicholas "The Beast" Hoult. Le problème venant davantage du récit et du montage. Trop morcelé pour apporté la consistance nécessaire et surtout bien trop improbable quand au mode opératoire des bad guys. On a presque cette impression de trois récits assemblés grossièrement pour faire un lien rapide entre eux vers la fin du film. Les tueurs (commandés par on ne sait qui ?) tirent à l'arme de guerre à tout bout de champs afin de nettoyer/récupérer des informations capitales sur on ne sait qui (...)
Assume catastrophe and... act accordingly.
Le film frise étonnement avec le pire des films d'actions des années 90, ou deux tueurs poursuivent une cible dans des étendues sauvages même après s'être violement fait percuté par une voiture, même avec la moitié du visage brulé. Sorte de soldats fanatiques prêt a tout pour honorer leur contrat.Those Who Wish Me Dead, nous propose ce miroir inversé de Cliffhanger pour nous renvoyer au "presque pire" du cinéma d'action. Inversez le feu par la glace, remplacez Angelina par Sylvestre et troquez le gamin par une malle pleine d'argent, vous aurez droit au même film.
J'entends déjà dire "Survival", je militerais plus pour du cinéma d'action bas du front à la vue du peu d'action et du manque de débrouillardise de nos protagonistes : on fait un feu de camp, et on fait un simple aller retour en randonnée. En rien la topographie du lieu est proprement exploitée. Pire encore, on aurait pu apprendre a survivre dans un feu de forêt avec une pompier aussi sexy et badass qu'Angelina Jolie : la direction du vent ? La densité ou le type d'arbres ? (j'ose imaginer que c'est un vrai métier pompier) Là ou la glace et le froid de Wind River modifiait le déroulement d'une enquête policière et la traque de suspects à travers la neige tout en dépeignant une communauté Indienne souvent livrée à elle même.
Creeks lead to rivers, rivers lead to towns.
Wind River & Hell or High Water avaient ce côté Polar/Western moins effréné, moins bêtes et méchants. On en garde tout de même ici la jolie photographie, mais le côté bien trop permissif du script nous fait tout de même penser au film de commande, bien pratique a tourner durant la crise sanitaire grâce à son environnement. Taylor Sheridan vient de bruler chez moi son premier joker, sans doute attiré par le box office Hollywoodien, en espérant qu'il saura renaitre de ses cendres pour revenir a ses récits plus traditionnels et propre a lui pour ses prochains projets.