Le chacal, filmé en partie comme un docufiction, partant d'un attentat bien réel sur la personne du général De Gaulle pour plonger ensuite dans le thriller, les survivants de l'O.A.S. appointant un tueur à gages pour faire le travail.
La mise en scène sobre de Fred Zinnemann sert le propos, bien que la multiplication des intervenants rallonge le film, d'autant que le peu de temps d'écran leur étant alloué empêche de bien saisir qui est qui.
Ce qui est particulièrement réussi dans ce film, c'est la personnalité du tueur en série, froid et efficace, orgueilleux au point que, se sachant découvert et recherché, il décide de poursuivre malgré tout, brutal au besoin mais sans sadisme, cachant tout ceci sous des dehors décontractés de gentleman anglais.
La prestation d'Edward Fox dans le rôle du tueur est très bonne. Il apporte à son personnage un capital sympathie qui ferait presque éprouver de la sympathie pour lui, alors qu'il n'est rien d'autre qu'une machine anonyme et dépourvue de sentiments. On croisera également avec plaisir Delphine Seyrig et Michael Lonsdale.
La tension monte comme il se doit, mais dans l'ensemble c'est en gardant sa sobriété de ton que le film séduit le plus. Zinnemann adopte l'efficacité de son personnage principal comme principe de réalisation, sans chercher à faire de l'esprit par des effets de manche et des répliques humoristiques. A comparer avec Dans la ligne de mire, assez similaire quoique plus tardif, bien lui en a pris.