Je suis un vieux nostalgique et je me retrouve de moins en moins dans le cinéma grand public d'aujourd'hui, notamment dans ce qui est adressé aux enfants et adolescents (normal, je deviens un vieux con aussi). Suite à une année 2016 complètement à la ramasse au niveau cinéma, j'essaie de rattraper mon retard avec quelques oeuvres. C'est donc un peu le hasard qui m'a mis entre les mains le film Chair de poule, dont je n'attendais absolument rien.
Je connais évidemment la saga de bouquins (même si je n'en ai pas lu un seul) et la série qui en a découlé (là par contre, j'ai vu des épisodes) et donc je voyais quand même bien l'univers dont il s'agissait. Ca n'empêche que les craintes d'un "bête" film dont les producteurs se foutent éperdument du scénario étaient réelles.
J'avoue avoir été agréablement surpris de ce film. Bien sûr, il y a des défauts inhérents au genre: histoire facile, hasards heureux, personnages quelque peu caricaturaux, une flopée de personnages et de monstres sous-exploités, des effets spéciaux déjà désuets,...
Mais ce film sent formidablement bon les années 90 et le divertissement de l'époque. L'hommage au genre est parfaitement rendu et on revient plus de vingt ans dans le passé en revoyant ce film mais en intégrant quelques éléments de notre vie de tous les jours. Et encore, les GSM disparaissent vite de la circulation face à la destruction d'une antenne réseau par les monstres.
Les personnages sont caricaturaux certes mais pas trop non plus. Juste ce qu'il faut pour pas que ce soit imbuvable et pour qu'ils restent sympathiques à nos yeux. Zach a perdu son père et doif faire son deuil. C'est abordé de manière classique mais ce qui a d'intéressant,
c'est plutôt le fait que la jeune fille est une pure création de R.L. Stine pour faire face à sa solitude.
L'histoire est facile et les hasards heureux ? Qu'importe, Letterman en profite pour offrir une oeuvre rythmée de bout en bout, sans temps mort mais sans avoir non plus l'impression d'être asphyxié. C'est toujours juste dans la manière de faire et tout est parfaitement lisible.
Ce qui participe aussi finalement à cet esprit années 90, c'est la qualité des effets spéciaux. Le budget étant limité on a l'impression de se retrouver face à un film déjà plus de dix ans plus vieux qu'il ne l'est vraiment. Ca reste agréable à l'oeil mais on constate effectivement des soucis techniques dans la relation entre les monstres et leur environnement.
Ensuite, toujours dans ce même état d'esprit le réalisateur n'hésite pas à rendre hommage aux classiques des années 90: de Jumanji à Jurrassic Park en passant par les Gremlins et d'autres choses encore, c'est du bonheur de voir les références estampillées de la sorte dans l'oeuvre.
Par ailleurs, le casting est réussi. Si Jack Black assure correctement son boulot, c'est plutôt du côté des adolescents que j'ai été surpris. Le personnage principal est interprété sans avoir envie de lui casser à un moment la gueule de même que la jeune adolescente. En plus, ils ont l'air de prendre du plaisir à faire ce film. Je tiens à noter aussi qu'on parlait d'ados caricaturaux mais pas sur tous les points: on n'a pas affaire à un rebelle qui parle de travers à ses parents. C'est le fils de bonne famille avec des réactions sensées (notamment appeler la police quand il y a un problème et ne pas agir de manière déraisonnée). R.L. Stine fait également un caméo.
Enfin, l'humour est omniprésent et fait souvent mouche notamment grâce à un second couteau bien sympa. Sacrée bonne surprise donc pour ceux qui, comme moi, peuvent de temps en temps mettre leur attitude de vieux con de côté et retrouver un esprit plus innocent pour un peu moins de deux heures de délassement qui s'avère réussi.