Challengers
6.4
Challengers

Film de Luca Guadagnino (2024)

Deux raquettes pour une paire de lunettes

Holala, on place les mots 'érotique' et 'sulfureux' n'importe comment depuis "50 shades of grey", c'est un peu pathétique. Et là je me languis de voir ce fameux spin of de "M3GAN" qui se veut à la fois horrifique et érotique.


Parce que bon, ici, en guise d'érotisme, il faudra se contenter de très peu : Zendana qui se cambre et expose bien son petit cul à cheval sur un mec, et une autre scène où la belle embrasse deux hommes en même temps avant de les regarder s'embrasser tout seuls. Pour le reste, quelques frottements comme on peut en voir dans plein de films. Ah et un plan zizi, un des figurants avaient un long zizi, alors bon, le réalisateur a voulu le filmer dans la douche pour homme. Etant donné que c'est le seul mec à montrer sa teub dans les douches au milieu d'hommes nus, on peut le dire : c'était gratuit.


Pour le reste, le film est tout aussi décevant. La structure repose sur le mode du flashback : au cours d'un événement, un match entre deux joueurs, l'auteur nous fait visiter le passé des personnages puisqu'ils se connaissent. On découvre ainsi un triangle amoureux pas très développé, où la narration passe beaucoup par les gestes, mais qui reste assez pauvre malgré cette bonne idée (ça ne va pas assez loin dans ce délire). C'est suffisamment riche pour permettre aux spectateurs d'interpréter à leur façon ; certains y verront une simple amitié, les autres une histoire sur des paumés qui retrouvent chacun un sens à leur vie le temps d'un match ou encore, et ça c'est ce que je ressens le plus, une romance homo qui ne s'affirme qu'au cours d'un échange viril après exploration de leurs émois passés.


La mise en scène est tape-à-l'oeil ; le réalisateur essaie de trouver des plans super originaux, surtout lors des matchs de tennis. S'il y a des idées intéressantes, il faut avouer que cette esbrouffe lasse vite et casse le film qui demandais certainement une certaine douceur plutôt qu'une expérimentation visuelle. En plus ce n'est pas assez abouti, et certains plans montés ensemble souffrent d'un mauvais rythme, que ce soit au début ou à la fin du film. Parfois l'enchaînement passe si mal qu'on a l'impression de sautes d'axe (mais je ne pense pas que ce soit le cas). Les acteurs font le boulot mais n'ont pas beaucoup de marges de manœuvre, surtout l'actrice principale, car même si il ne se passe pas grand chose, de par cette narration en flashback, l'auteur doit se dépêcher, vite expédier ses scènes (pas trop quand même, il prend le temps de poser quelques dialogues intéressants).


Bref, le récit aurait gagné à être plus linéaire et la mise en scène plus au service du récit plutôt que de l'ego du cinéaste.

Fatpooper
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le 26 juin 2024

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Fatpooper

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