Alors deux informations à savoir avant, éventuellement, de regarder ce film : premièrement, pour les homosexuels et les femmes hétérosexuelles, on voit quelques bites et quelques culs masculins, deuxièmement, désolé les hétéros et les lesbiennes, même si, parfois, elle porte peu de tissu, on ne voit pas Zendaya à poil. Non, non, je ne vous en voudrais pas si vous partez tout de suite.
Comment ça, mon introduction est celle d'un beauf, à l'esprit superficiel ? Ben, Luca Guadagnino n'avait pas qu'à commencer. Je veux bien être gentil, mais il y a des limites.
Il n'y a aucune progression psychologique dans vos caractères (n'aidant pas ainsi à donner de la cohérence à leurs réactions !), dans les relations entre les protagonistes, parce que vous avez la flemme de vous casser le cul à vous confronter à cette tâche complexe d'écriture, d'injecter de la consistance à un résultat désespérément vide ? Ben, pas grave, pour essayer de le dissimuler le plus possible, au lieu de suivre l'ordre chronologique, vous avez juste à inutilement multiplier autant que possible les flashbacks ainsi que les flashforwards autour de ce vague très vague triangle amoureux, en espérant que le spectateur soit trop occupé à bien suivre les différentes périodes de temps pour le remarquer.
La vacuité d'ensemble, due au défaut susmentionné, empêche la moindre scène de dégager la plus petite émotion ? Vous refoutez en boucle la même musique de rave-party pour faire genre "il y a un moment intense maintenant, si, si, promis, juré, sur la tête de mon patron !" et c'est bon. Ouais, et ça peut aider à maintenir éveillé le spectateur s'il tombe dans la somnolence (enfin, peut-être !). Par contre, évitez de faire le pari de réussir à boire un shot à chaque fois que ce morceau à deux balles se fait entendre, sinon, c'est la cirrhose assurée et ça va creuser encore plus le trou de la Sécu.
Pour Zendaya ? Ben, comme elle est ultra-sexy, on va le faire à la façon photo shoot, la caméra remplaçant juste l'appareil photo, en multipliant les tenues et les expressions... ah oui, dans la tenue de tennis, ça va faire bien bander le mâle hétéro moyen. Zendaya boudeuse, Zendaya excitée, Zendaya pas contente, Zendaya mélancolique, Zendaya, cheveux au vent... ouais, formidable... magnifique, Zenda...
Pour les matchs de tennis, alors, pour les plans de loin, on met des professionnels comme doublures. Pour les plans rapprochés, le brun et le blond fadasses et qui sont reconnaissables que par les couleurs différentes de leurs cheveux feront semblant de s'envoyer la balle et d'être épuisés par l'effort (petite parenthèse : mon esprit de justice me pousse à mentionner que le brun, Josh O'Connor, ne se démerde pas si mal que cela dans La Chimère d'Alice Rohrwacher, mais, là, dans Challengers, il est fadasse !). Et puis, on multipliera les manières de filmer, avec toute une avalanche de ralentis sur les gouttes de sueurs qui tombent, les points de vue subjectifs des joueurs avec leur raquette devant, le point de vue subjectif de la balle aussi... oui, la balle aussi a un point de vue subjectif, c'est un être vivant... comme un mixeur ou un flotteur de chasse d'eau...
Quoi ? Comment ? Le risque que ces idées de mise en scène, aussi tape-à-l'œil qu'inutiles, soient tellement envahissantes que l'on en oublie le déroulé du match même, que l'on ne saisit pas, quelquefois, ce qu'il se passe à tel instant et à tel autre ? Non, pensez-vous !
Une description du monde du tennis, étant donné que c'est censé être la toile de fond du long-métrage ? Euh... merde, ça a été oublié... Oh, on s'en fout... On n'est plus à cela près.
Quoi ? Comment ? Ce film n'a aucune raison d'être ? Attendez... euh Adidas et Apple ont versé l'argent ? Oui ! Parfait ! Ben, vous voyez qu'il y a une raison d'être à ce film.