Pour ceux ne l'ayant pas vu, Mike Enslin est un auteur dont on peut douter de la notoriété, mais pas de l'honnêteté. Il a écrit un certains nombres de romans et nouvelles d'épouvantes sur des lieux qu'il visite lui même sans y croire, jusqu'à recevoir une lettre l'invitant "à ne pas entrer dans la 1408" de l'Hôtel Daulphin. S'entame alors une véritable chasse aux fantômes pour cet homme pourtant cartésien ne jurant que par le rationnel. Ce n'est ni un spectre, ni des voix dans votre tête, mais "le Diable qui est dans cette putain de chambre !".
La particularité d'un pareil long métrage, qui le fait s'ériger parmi mes films préférés, réside dans sa conception à la fois intimiste et simpliste. Il n'y a pas d'effet spéciaux laissant paraîtres des ombres surnaturels et des créatures venus des bas fonds de l'enfer, ni d'aspect grand cinéma donné à l'histoire de la chambre. La seule pièce effrayante est un dossier remis par le gérant à l'auteur, comportant photos et journaux "des victimes de la chambre".
Le gérant se montre sceptique à l'entrée de Mike dans la chambre qui voit cette prestation comme un bon coup de pub. La superstition la veut hantée puisqu'elle fut le théâtre d'une cinquantaine de décès, lorsque Mike la pense coïncider avec une malchance persécutant ceux qui y entrent et se voit déjà en faire un Best Seller.
La dimension émotionnelle est très appréciable en ce que nous pourrions tous, comme lui, être confronté à nos pires fantômes dans toute période que nous penserions banal et sensée. Substance, Alcool, ... Mike est persuadé qu'une explication raisonnable est la clé de cette chambre dont il ne peut sortir. Cet aller simple en enfer a en fait un sens précis dans sa vie qui frappe en plein cœur tout public sensible aux douloureux vécus et aux "démons intérieurs".
Ce film métaphorise à mon sens la nécessité de se soustraire à la dépression pour ne pas finir dans une cage remplies de chimères. L'adaptation du Roman de Stephen King se fait porteuse d'un message d'espérance, accordant aux périodes sombres et déroutantes leurs rôles d'ombres éclairantes.