Chambre avec vue fait partie de ses films bourgeois d'un autre temps qui, un jour, ont pu avoir leur heure de gloire avant de s'affadir. Rarement le terme "engoncé" ne m'a paru aussi approprié, que ce soit pour les personnages, pour l'histoire ou les situations. Au début, on se demande si tout cela est fait exprès. Au fur et à mesure, cela devient plus subtile - on voit bien qu'il y a une moquerie sous-jacente - mais le film reste lourd et corseté. Malgré le talent des acteurs, tout est prévisible, lourd. Si le réalisateur devait faire une critique acerbe de milieu bourgeois - comme il en a l'intention - autant qu'il aille jusqu'au bout. Là, nous sommes dans un entre-deux. Finalement, rien ne change vraiment, tout est très convenu, jusqu'à la rupture et au mariage entre les deux êtres qui s'aiment. Fin que l'on aurait pu deviner au bout de 20 minutes de film. Certaines scènes sont très maladroites, frisant même le ridicule quand il s'agit de montrer la rixe de la "plèbe" florentine, aboutissant au mièvre évanouissement de l'héroïne et de son sauvetage par l'aspirant. Tout sonne faux et prête le propos à une fausse subversion maladroite. La contemplation de la nature toscane et des bocages britanniques, la scène du premier baiser dans les champs d'orge et surtout, celle de la couse poursuite entre Culs Nus, interrompue par le passage inopiné de la bonne société, réhaussent l'intérêt du film.