Les charmes de la compagne anglaise
Les aventures amoureuses des jeunes filles à la période victorienne, je ne sais pas pour vous, mais moi, j'aime toujours. Le charme désuet fonctionne en général très bien, en plus, ici, nous avons non seulement droit à la campagne anglaise, mais aussi à Florence, ce qui est toujours ça de gagné...
James Ivory inaugure ses adaptations d'Edwards Morgan Forster, et il y est déjà très à l'aise. Helena Bonnam Carter est toute jeunette, pas encore complètement femme, mais très bien dans le rôle... Nous avons le droit aux habituelles présences so british que sont Judi Dench et Maggie Smith, et l'ensemble est un régal pour les oreilles...
Par contre, du côté masculin, ça pêche un peu, si les deux versions de pasteur sont très bien et si j'ai toujours plaisir à retrouver Denholm Elliott, je ne peux pas en dire autant des deux modèles masculins principaux.
Daniel Day Lewis en fiancé faux-cynique, faux-hétéro, faux-épicurien, vrai-décadent a l'air de s'amuser mais n'arrive guère à faire quelque chose d'un personnage mal écrit qu'il aurait fallu transcender. En même temps, vu que c'est le repoussoir du film, c'est moins grave que la situation du héros, rendu terriblement peu charismatique par un Julian Sands absolument hideux.
Le modèle amoureux en devient particulièrement peu crédible, c'est dommage. Je veux bien que le rôle soit déjà peu emballant à la base, je veux bien que l'auteur préfère nous décrire en long et en large les ébats de trois jeunes hommes dénudés dans une mare étroite et reculée, mais bon, quand même, un acteur un minimum attirant aurait suffit à rendre ce film charmant parfaitement délicieux.