Nous avons entamé ce visionnage avec une curieuse naïveté, en accordant foi aux notes modestes mais relativement positives qui semblaient promettre un divertissement passable. À l'heure où je rédige ces lignes, il se trouve que je suis la seule voix dissonante dans un chœur unanime de critiques "pas trop mauvaises". Pourquoi cette dissonance ? La réponse est simple : ce "truc", cet artefact cinématographique, est tout sauf intéressant, et encore moins amusant.
Il serait facile de se laisser séduire par l'apparente noblesse du projet, qui met en scène des individus en situation de handicap dans un cadre comique. Mais sous prétexte de donner une leçon de tolérance, il ne fait qu'étaler une médiocrité flagrante, qui se drape de bonne conscience. Et il ne faut pas être un génie pour comprendre qu'une comédie qui ne capte pas l'attention après vingt minutes relève du ratage cinématographique le plus patent. On se retrouve là, perdus dans un enchaînement de gags prévisibles, de dialogues indigents, et de performances d'acteurs tout simplement à côté de la plaque.
Que l'on ne s'y trompe pas : l'absence de talent ici n'est pas imputable aux personnages dits "handicapés", qui, au contraire, semblent délivrer leurs performances avec la sincérité qui leur est propre. Mais qu'en est-il des acteurs principaux ? Ni Woody Harrelson, ni Ernie Hudson, ni Cheech Marin, ni Kaitlin Olson, ni les autres, n'appartiennent à ce groupe, et pourtant, leur absence totale de conviction sur l'écran est frappante. Leur jeu — ou plutôt leur non-jeu — fait pâle figure face à l'innocence et à la justesse qui devraient caractériser une telle entreprise.
Je me dois, par respect pour l’intégrité de ma pensée, de rejeter l’argument facile selon lequel le simple fait de traiter du handicap dans une comédie ferait de ce film un chef-d’œuvre. Non, je ne me laisserai pas piéger par cette bienveillance aveugle qui, sous couvert de "politiquement correct", nous empêche de juger une œuvre pour ce qu’elle est : une comédie ratée, dans ses intentions comme dans sa réalisation. Voulez-vous éviter la déception ? Abandonnez cette quête d’une légèreté faussement édifiante. Si vous êtes à la recherche de "fun", je vous conseille d’aller ailleurs.