Avec Chapitre 27, J. P Schaefer signe son unique film. Pour ce premier essai, il revient sur l’évènement tragique qui a eu lieu le 8 décembre 1980 : l’assassinat de John Lenon.
Le réalisateur se concentre principalement sur les raisons qui ont poussé son antagoniste à commettre cet acte irréversible et qui fera de lui l’homme le plus haï des Etats-Unis.
Le film reprend donc les 3 jours qui précèdent le meurtre, nous suivons physiquement et mentalement Mark David Chapman à New-York venu rencontrer son « idole », ex- membre des Beatles, pour l’assassiner.
Si l’on devait faire un profil psychologique de cet homme, on pourrait en dire que c’est quelqu’un qui a une vie morose, un brin mythomane, qui a une peur de la solitude et qui est en lutte perpétuelle avec ses démons intérieurs dont il en ressort un profond mal être.
Pour lui le seul homme responsable de son existence raté est John Lenon. Cet artiste en qui il se retrouvait dans ses textes et qui à cause de sa popularité grandissante s’est embourgeoisé et a oublié toutes les valeurs qu’il prônait dans ses chansons. Ceci n’est pas s’en rappeler le film The assassination of Richard Nixon de Niels Mueller dont le personnage, Sam Bicke interprété par Sean Penn, rejettera la responsabilité de ses échecs à Richard Nixon ancien président des Etats-Unis.
Finalement, il ne trouve que du réconfort dans ce livre qu’il prend soin de toujours avoir avec lui : « L’attrape-cœurs » de Salinger. Ce livre est la clé pour comprendre Chapman, car il s’identifie au personnage, Holden Caulfield , en qui il voit son alter ego. Il y retrouve des similitudes avec son périple et qui pour lui ne sont pas de simple coïncidence :
- La temporalité qui se passe sur 3 jours
- Le mois de décembre, plus précisément la période avant Noël
- New-York, ville où les deux histoires se déroulent
Le titre du film serait donc une référence au livre qui ne comporte que 26 chapitres.
La prestation de Jared Leto est très convaincante. Il incarne avec justesse ce personnage fantomatique à la voix lourde de désespoir. Sa transformation physique (30 kilos pris pour le film) lui a énormément servi, car la ressemblance avec le vrai Mark David Chapman est assez frappante.
Ironie du sort, l’interprète de John Lennon se nomme Mark Lindsay Chapman. Voilà une belle coïncidence qui a dû faire plaisir à celui qui est à l'origine de cette histoire.