The problem with artificial intelligence is it's way too unpredictable.
Un film sans la moindre originalité qui flirte parfois avec la comédie. Concrètement, l’histoire reprend pour la nième fois le cas de l’intelligence artificielle et du rapport qu’on peut avoir avec elle. Peut-elle avoir des sentiments ? Peut-on la considérer comme un être vivant ? Et elle-même, comment réagit-elle face à l’humain ? Bref, tant de questions déjà maintes fois abordés et que le film exploite à son tour, sans pour autant apporter du neuf. Un film profondément ennuyeux, prévisible et à l’intérêt minime. Les personnages n’ont aucun charisme, ne sont même pas correctement développés ou construits. Au final, seul Chappie est vaguement intéressant, de la façon dont le thème est abordé : un robot-enfant à qui on apprend à être un gangster. On retrouve donc toute l’innocence de cet âge. Mais voilà, c’est creux, plat, cliché. L’aspect gangster du film est tellement cliché et ridicule que chaque scène devient une véritable torture tellement on se croirait dans une série Z. Le méchant est unidimensionnel et plus stupide que ses pieds, la PDG de l’entreprise sert de figuration quand le « génie » nous paraît plus stupide qu’autre chose.
Au final, le film se perd en scènes longues et inutiles, pour arriver à une série de Deus ex machina complètement stupides. On réduit la conscience à un ersatz de connexions électriques en oubliant que la chimie y joue un rôle prépondérant, que les casques « neurologiques » sont adaptés pour une configuration neuronale d’un cerveau humain et non une carte mère. Cependant, le pire n’est pas là. On se rend compte au final que Chappie n’évolue pas de son stade d’enfant capricieux et que, par conséquent, ne devient jamais un être humain. La mort fait partie de la vie tout comme son acceptation et le deuil font partie de notre humanité. Cette intelligence artificielle ne devient donc à aucun moment humain, et finit par retirer l’humanité (et même l’aspect vivant) des personnes l’entourant dans un final ridicule à souhait.
Le casting est à l’image de ses personnages : les « gangsters » sont purement ridicules (non, sincèrement, vu comment les rôles sont écrits, on se demande si Blomkamp sait sur quoi il écrit), Hugh Jackman et Sigourney Weaver sont à la dérive total, et Dev Patel fait plus pitié qu’autre chose. Une calamité sur tous les fronts. Techniquement, c’est très variable. Entre une musique sans grande originalité de la part de Zimmer, une mise en scène tantôt chouette, tantôt accumulant les clichés pour essayer de donner un ton dramatique à l’histoire mais ne fait que la rendre plus ridicule ; on a des effets spéciaux et des décors vraiment super. Mention pour l’animation de Chappie, dont l’intégration au milieu des décors et des personnages est quasi-parfaite. Un très bon boulot.
Bref, un film qui n’est pas décevant mais plutôt navrant. On pouvait croire qu’Elysium était la petite erreur de parcours de tout réal, mais Chappie souffre des mêmes défauts, des mêmes faiblesses, des mêmes problèmes. Si bien qu’on peut se demander si finalement, ce n’était pas District 9 l’erreur de parcours (positive du coup) de la part de Blomkamp. L’annonce du projet d’une suite à la saga Alien de sa part avait eu le mérite de me faire sourire et créer une attente ; mais je dois dire que Chappie a bien réfréné ces sensations au point que j’ai désormais très peur.