Comme souvent lorsque je vais au cinéma, je n'avais pas d'attente particulière en allant voir Chappie en dehors de l'espoir de retrouver un univers propre à Neill Blompkamf et toujours aussi bien léché d'un point de vue (photo)graphique. J'ai toutefois vu Elysium et District 9, aussi c'est avec un plaisir certain que j'ai constaté que Blompkampf était resté à sa "marque de fabrique" - un film à la fois de science-fiction et d'anticipation, qui a le mérite d'être un blockbuster intelligent.
Le portrait qui est dressé des personnages est convainquant bien que parfois outré et, si Chappie nous parle d'un robot qui apprend la vie au sens propre comme au figuré, ce film déborde d'humanité et nous pose en filigrane la question de la définition de l'être humain. Les acteurs sont tous à leur place et je ne peux m'empêcher de saluer la prestation de Sharlto Copley, qui a été "motion-capturé" pour Chappie et dont la performance est probablement l'élément le plus remarquable du film. Il en va de même pour Die Antwoord, pour lesquels on aurait pu craindre que le film serve au mieux de publicité long format, mais il n'en est rien.
Reste le fait que si Chappie est un film d'une grande intelligence compte-tenu du fait qu'il s'agit d'un blockbuster, les questions qui sont posées ne sont traitées parfois que de manière superficielle et un peu abrupte en cédant de temps à autre à la caricature, ce qui est dommage, mais l'ensemble reste de bonne facture et n'est pas dénué d'une certaine poésie mêlée de tendresse propre à l'enfance.