Cette critique a été rédigée le lendemain de l'annonce de la disparition de Gene Wilder, qui interpréta le rôle de Willie Wonka.
Tiré d'un roman extrêmement connu en Amérique, au point qu'il est un passage obligé de lecture pour les enfants, Charlie et la chocolaterie est un film qui parle bien de son époque, et de l'avènement de la société de consommation.
Pour décrocher un des cinq tickets d'or permettant de visiter la chocolaterie de Willie Wonka, le monde va devenir pour ainsi dire dingue, avec des scènes d'hystérie où des gens achètent des cartons de tablettes de chocolat, à la limite du pugilat. Avec des scènes assez drôles où même la reine d'Angleterre (hors champ) va faire une offre aux enchères, une femme qui hésite à échanger son mari pris en otage contre des chocolats, ou alors un psy qui veut apprendre de manière détournée à son patient si il a un de ces tickets ! Tout ça entrecoupé de scènes de journaux télévisés qui montrent ça comme la chose la plus importante en ce moment même.
Si vous avez déjà lu le roman de Roal Dahl (ce qui n'est pas mon cas mais j'en ai entendu parler), l'histoire est assez similaire, avec le pauvre Charlie, vivant avec ses quatre grands-parents, tous alités, et ses parents, et dont la pauvreté est telle qu'il n'a droit qu'à une seule tablette de chocolat, à Noël.
Dès que la visite à la chocolaterie commence, assez tardivement, on y retrouve l'excellent et regretté Gene Wilder, incarnant Willie Wonka, qui a un côté fou et débonnaire, comme l'avait été Robin Williams bien plus tard. J'y retrouve la même folie, presque improvisé : il faut dire que le rôle est taillé pour.
Et il faut dire que le film donne envie de manger du chocolat et des bonbons ; tout ou presque dans l'usine est comestible, de la rivière de chocolat aux fleurs qui donnent des sucettes, en passant par les murs aromatisés...
On y retrouve les fameux Oompas- Loompas, les fameux ouvriers venus d'un pays imaginaire qui travaillent chez Wonka quasiment en tant que réfugiés. Dans le film, ce sont des nains, attifés d'une perruque verte et d'une peau orange ! Il y a presque là une métaphore de l'esclavage dans tout ça, en plus que ces bonhommes ne parlent quasiment pas ; les même personnes de couleur noire auraient créée un scandale.
Par contre, et c'est là, qu'on est bien dans un film pour enfants, c'est que ça chante pas mal. Mais c'est assez court, et sert à la continuité de l'intrigue. Toute l'histoire est au fond un chant d'amour à l'enfant bien sage, pur, qui n'a pas de vices particuliers, ce qui arrivera aux quatre autres enfants, ainsi qu'à leurs parents, avant qu'il ne reçoive le cadeau suprême de la part de Willie Wonka, où l'on découvre que cette visite est constituée comme une épreuve.
Si je n'ai aucun souvenir du très mauvais film réalisé par Tim Burton réalisé en 2005, j'avoue avoir beaucoup apprécié cette première version, pourtant désavouée par Roal Dahl, car elle conserve une fraicheur, quelque chose de vrai (pas de CGI qui nous vomissent à l'écran), et une morale.
Ce qui fait que film-là est un classique pour les jeunes Américains de l'époque.