Je suis Charlie
Quel mec n'a pas rêvé d'avoir à 40 ans deux petites nénettes de 20
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En sortant de l'A.N.P.E., un quadragénaire rencontre deux jeunes filles, âgées de 19 et 20 ans, qui vont être en admiration devant cet homme sans histoire, et qui décident de le suivre sur les routes de France afin qu'il fasse à nouveau son ancien métier, vendeur de toiles cirées sur les marchés.
Deuxième film de Joël Séria, et assez peu connu devant l'ampleur des Galettes de Pont-Aven, c'est une ode à la liberté, à la différence d'âge ainsi qu'aux petites gens. Tout comme Mais ne nous délivrez pas du mal, le sujet provocateur parle tout de même d'une liaison (quoique ça reste en suspens) entre cet homme, incarné par Serge Sauvion (dont on reconnait tout de suite la voix, puisque c'est celle de Columbo !), et ces deux filles, mineures à l'époque, qui sont incarnées par Jeanne Goupil et Nathalie Drivet, dont l'apparence très juvénile donne quelque chose de troublant. Il n'y a rien de vulgaire, mais une scène sous-entend fortement qu'il y a eu quelque chose au lit, ce qui semble ravir les filles d'ailleurs, mais le tout est montré avec pudeur.
On ne sait pas si ces jeunes femmes exploitent entre guillemets cet homme pour se balader dans tout le pays, afin d'échapper à leur morne existence parisienne, si elles ont réellement de l'affection, voire de l'amour.
Arrive ensuite au cours de l'histoire un autre marchand joué par Jean-Pierre Marielle, baratineur né pour vendre des maquettes de la cathédrale de Chartres ainsi que des musiques où il se trompe dans le nom, mais son apparition va donner un virage plus fort, plus glauque. Où d'ailleurs Marielle joue un prototype de celui qu'il incarnera dans le film suivant de Séria, Les galettes de Pont-Aven.
C'est une œuvre culte pour les Grolandais Kerverne & Delépine, car on y trouve aussi ces plans longs, où interviennent parfois des non-professionnels, et qui d'ailleurs ne racontent pas forcément grand-chose, mais il y a une telle liberté dans la mise en scène et le ton que je suis séduit moi aussi.
Aussi bien par le sujet, traité avec sensibilité alors qu'on aurait pu avoir quelque chose de glauque, que par la justesse des acteurs en passant par la très belle musique de Philippe Sarde. C'est assurément un film à (re)découvrir.
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le 2 août 2022
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